De son propre aveu, Mark Lafleur n'a pas beaucoup dormi la veille de son passage à la cour, pour ses dernières frasques. Il avait peur qu'on révoque son sursis. Mais le juge Carol Richer s'est montré magnanime. Le jeune Lafleur, qui a plaidé coupable à deux accusations, hier, à Saint-Jérôme, s'en est tiré avec une amende, 40 heures de travaux communautaires et une prolongation de son sursis.

L'amende de 150 $, c'est pour s'être trouvé dans un bar de Mont-Tremblant le 13 janvier dernier, alors que cela lui est interdit selon les conditions du sursis qui lui a été imposé en février dernier dans d'autres dossiers. Les travaux communautaires et la prolongation de sursis, c'est pour une action indécente commise le 27 mai dernier, dans son quartier, à Blainville. Il s'est fait surprendre à avoir une relation sexuelle au grand air avec une femme, vers 7h30 le matin, près d'une piste cyclable. Sa compagne avait pourtant passé la nuit chez lui, avec d'autres amis. Une voisine et deux enfants les ont aperçus en action. «Je n'ai pas pensé qu'il pouvait y avoir du monde», a dit piteusement Mark Lafleur, hier.

«Il faut qu'il comprenne»

Vincent Jodoin, l'agent de surveillance qui suit M. Lafleur depuis 2009, a suggéré hier de révoquer le sursis du jeune homme pour une trentaine de jours. «Mark ne veut pas aller en prison. Ça ne me fait pas plaisir de recommander ça, mais il faut qu'il comprenne», a-t-il fait valoir. M. Jodoin a relevé beaucoup d'écarts depuis 2009.

«Il a de la difficulté à se prendre en main. Il a 28 ans. Il ne travaille pas, il ne va pas à l'école. Son réseau social n'est pas toujours très positif. Il faudrait envoyer un message clair pour qu'il respecte les limites légales», a expliqué M. Jodoin. Ce dernier a toutefois admis que le jeune Lafleur a fait des progrès depuis quatre ans, et qu'il n'a pas d'indication qu'il ait rechuté dans la consommation de drogue. Mark Lafleur voit son agent de surveillance et un psychologue aux deux semaines. Il cherche un emploi, mais pas assez activement, selon M. Jodoin.

«Immaturité»

La procureure de la Couronne, Caroline Lafleur, opinait pour une révocation partielle du sursis. «Il y a une grande immaturité. C'est à répétition», a-t-elle dit.

Me Mia Manocchio, qui représente M. Lafleur, a plaidé qu'il s'agissait d'un premier manquement au sursis, et qu'on ne pouvait condamner son client pour son immaturité. «On n'est pas pour le mettre en dedans parce qu'il ne travaille pas», a-t-elle lancé. Elle a fait valoir qu'on entendait parler de Mark Lafleur simplement parce qu'il est le fils de quelqu'un de connu. Il est le fils de Guy Lafleur.

Le juge a finalement opté pour l'amende et les travaux communautaires. Mark Lafleur est sorti soulagé.

Par ailleurs, en mai dernier, des voisins déploraient le comportement bruyant du jeune homme et ses fréquentations. Ils seront heureux d'apprendre que Mark Lafleur compte déménager. C'est ce qu'il a indiqué en sortant de la salle d'audience, hier. «Ce sont des familles avec des enfants. On n'a pas la même vie», a-t-il résumé.