SNC-Lavalin espère que la cinquième alerte à la bombe qui s'est produite hier sur le site du futur Centre universitaire de santé McGill sera la dernière. Selon le constructeur, les policiers seraient sur une piste sérieuse.

Hier matin, un appel anonyme a été fait au 911. Comme les quatre fois précédentes depuis le mois de mai, une voix annonce que "ça va sauter» sur le chantier du CUSM en construction, a expliqué Diane Rivard, des communications de projet pour SNC-Lavalin.

Le Service de police de la Ville de Montréal, dépêché sur les lieux hier, n'a trouvé aucun engin explosif. Le scénario se répète, mais les appels anonymes sont de plus en plus rapprochés. L'alerte à la bombe d'hier était la deuxième en deux jours.

Évacuation du chantier

Les recherches pour trouver un éventuel colis suspect prennent plusieurs heures, forçant chaque fois l'évacuation du chantier de près de 400 travailleurs. «Chaque fois qu'il y a une alerte à la bombe, leur journée est automatiquement perdue parce que le site est immense», a poursuivi Mme Rivard.

Le Groupe immobilier santé McGill (GISM), composé de SNC-Lavalin et Innisfree, qui gère le chantier, espère que les alertes auront cessé au retour des vacances de la construction, dans deux semaines. «La police est sur une piste et [l'enquête] progresse», soutient Mme Rivard.

Le Service de police de la Ville de Montréal n'a pas souhaité confirmer cette information. Chaque alerte fait monter d'un cran le stress sur le chantier. «Il y a de la grogne, car on voit bien que ce sont des canulars, ce n'est pas un secret, a affirmé Mme Rivard. Ce n'est pas une atmosphère facile pour quiconque.»

La pression est d'autant plus forte qu'à ces cinq journées de travail perdues s'ajoutent les deux semaines de grève dans l'industrie de la construction en juin dernier. «Il y a du retard [dans les travaux], c'est indéniable, et il y a des coûts rattachés à ça, reconnaît Mme Rivard. Mais ça va prendre plusieurs semaines pour évaluer tout ça.»

«Le retard devra être géré par le GISM, qui devra trouver des solutions pour compenser», a confirmé Isabelle Malboeuf, coordonnatrice des communications au CUSM.