Dans la cohue qui a suivi le déraillement du train et l'explosion des citernes qu'il transportait, une résidante s'est retrouvée prisonnière de son logement.

En dépit du vacarme qu'a pu causer l'incident, et même si la sécurité publique s'est rapidement activée afin d'évacuer les immeubles environnants, Thérèse Lessard n'a pas réalisé l'ampleur des événements.

«Moi, je n'ai pas eu connaissance de grand-chose, explique la dame âgée. J'ai entendu du bruit et j'ai vu des lueurs blanches.»

Évidemment, Mme Lessard se demande ce qu'il peut bien se passer. Lorsqu'elle s'aventure dans les corridors, l'immeuble est vide. Au moment de vouloir en sortir, elle ne peut le faire parce que toutes les issues ont été verrouillées.

«Tout était barré partout! Je n'étais pas capable de sortir! Je me disais que j'allais descendre les escaliers, mais même avec des coups de pied c'était impossible de sortir!»

Il s'agissait de la première nuit que Mme Lessard passait dans son nouveau logement sur la rue Villeneuve. Malheureusement, elle n'avait pas eu le temps de brancher les services tels que le téléphone et l'internet. Sans aucun moyen de communication, inutile de dire que sa famille craignait le pire. Sa fille, Carole Cameron, ne savait plus ou donner de la tête pour la retrouver. Les policiers auxquels elle s'adresse ne peuvent l'aider.

«C'est parce que ma mère est là et ils ne le savaient pas! On était inquiet, on courait partout et on ne nous laissait pas passer. Personne ne pouvait nous dire ce qu'il était advenu des personnes qui résident avec elle», mentionne Mme Cameron.

Heureusement, la famille retrouve une policière qu'elle connait. Lui expliquant la situation, celle-ci ne perd pas de temps et leur assure qu'elle va la retrouver.

«Elle nous a dit qu'elle allait aller nous la chercher» dit Mme Cameron.

Chose promise, chose due. Mme Lessard est revenue en compagnie de la policière et Mme Cameron s'est empressée de serrer sa mère dans ses bras.

Thérèse Lessard ne semblait pas trop ébranlée par les événements. Au téléphone, elle s'appliquait à rassurer les membres de sa famille qui se faisait un sang d'encre à son sujet.

«Je suis saine et sauve!» s'exclamait la dame.