Angelo Cecere, surnommé la taupe de la GRC, vient d'être déclaré non coupable d'avoir tenté d'entraver le cours de la justice, au palais de justice de Montréal.

En juillet dernier, Angelo Cecere avait plaidé coupable à deux autres accusations d'abus de confiance de fonctionnaire et de divulgation de renseignements. La poursuite et la défense devront maintenant discuter de la peine à lui infliger pour ces deux délits.



Cecere, 60 ans, qui est presque aveugle, a travaillé pour la GRC durant 26 ans. Avec d'autres collègues, il traduisait les conversations en italien captées par la police, notamment durant l'enquête Colisée.



Après la fameuse opération du 22 novembre 2006, les enquêteurs ont eu vent du fait qu'un de leurs employés donnait de l'information à la mafia. À la suite d'une enquête interne baptisée Clandestin, ils ont ciblé Cecere, l'ont convoqué un matin pour lui faire part d'une nouvelle enquête et lui ont montré un organigramme des suspects qu'elle viserait. Or, il s'agissait d'un piège.



Immédiatement après la rencontre, Cecere a appelé l'un de ses fils et lui a demandé de venir le voir le soir même en compagnie de son ami Nicola Di Marco, lequel a été arrêté et condamné après l'opération Colisée pour avoir tenu une maison de jeu liée à la mafia, rue Jean-Talon.



Lorsque les deux hommes ont quitté la résidence de Cecere, en début de nuit, les policiers les ont arrêtés. Ils ont trouvé sur Di Marco des documents relatant des conversations captées durant l'opération Colisée. On pouvait y entendre Cecere soulever des doutes sur les compétences de ses collègues traducteurs à la GRC et sur la qualité de certaines de leurs traductions.



Ils ont également trouvé dans la maison du traducteur une disquette sur laquelle il y avait un document de 20 pages intitulé : Questions que les avocats devraient poser.



Selon la poursuite, Cecere a voulu torpiller la preuve de la police et aider la cause des avocats du chef de clan Giuseppe De Vito, qui a depuis été condamné à 15 ans de prison pour un complot visant à importer de la cocaïne mis au jour durant l'enquête Colisée.