Le chef présumé d'un réseau de trafic de stupéfiants contrôlé par les Hells Angels et exerçant ses activités dans la région du Saguenay est devenu ces dernières semaines un témoin repenti pour la police et la poursuite, a appris La Presse de sources généralement bien informées.

Il s'agit de Pierre Beauchesne, membre des Deimos Crew North East, un club-école des Hells Angels. L'homme de 45 ans est détenu depuis le 29 novembre 2017, à la suite de son arrestation et de celles de 21 autres individus par l'Escouade régionale mixte (ERM) de la région du Saguenay, chapeautée par la Sûreté du Québec.

Ce jour-là, Beauchesne a été arrêté dans sa résidence de Saint-Thomas-de-Joliette. Aux dernières nouvelles, il était toujours accusé de cinq chefs de complot et de trafic de stupéfiants. Il doit, en principe, avoir son enquête pour remise en liberté en juin prochain.

Selon nos informations, pour une raison inconnue, Beauchesne avait temporairement perdu sa veste des Deimos Crew avant de la récupérer peu avant son arrestation. Le réseau démantelé par les policiers durant l'enquête Nocif aurait écoulé de la cocaïne et de la méthamphétamine dans la région du Saguenay.

Taxe versée à un membre en règle des Hells

Selon la preuve accumulée durant l'enquête Nocif, l'organisation de Beauchesne aurait versé une taxe au membre en règle de la section de Trois-Rivières Bernard Plourde, pour lui permettre d'opérer sur le territoire de ce dernier. Selon des informations non confirmées, les deux hommes auraient eu des contacts durant l'enquête.

Plourde n'a pas été accusé dans cette affaire. Par contre, sa maison de Laterrière a fait l'objet d'une perquisition. Il a également été arrêté sans mandat et rencontré par les policiers. Il faudra voir maintenant si la volte-face de Beauchesne pourrait permettre aux policiers de monter plus haut dans l'organisation.

Huit mois avant l'opération Nocif, en mars 2017, les enquêteurs avaient perquisitionné une première fois dans la maison de Plourde, qui était alors soupçonné de trafic de stupéfiants et de possession de biens criminellement obtenus.

Là encore, il n'avait pas été accusé, mais il devait respecter des conditions, dont celle de ne pas quitter le pays. Quelques jours plus tard, il s'était présenté devant le tribunal pour faire modifier ses conditions, de façon à pouvoir effectuer un voyage en République dominicaine, mais un juge a refusé sa demande. Il faut dire que Bernard Plourde, qui était recherché dans le cadre de l'opération SharQc en 2009, avait passé neuf mois en cavale avant d'être arrêté. Comme la plupart des autres Hells Angels accusés dans SharQc, il a plaidé coupable à une accusation réduite de complot de meurtre et a été libéré en 2015.

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Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

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Bernard Plourde