La police effectue depuis ce matin une demi-douzaine de perquisitions au nord-est de Montréal dans le cadre d'une enquête portant sur un réseau de trafic de stupéfiants lié aux Hells Angels.

Un commerce, quatre résidences et deux véhicules ont été ou seront perquisitionnés à Repentigny, Mascouche, Terrebonne et Charlemagne. Le commerce perquisitionné est la bijouterie L'Éternel, située sur la rue Notre-Dame, à Repentigny.

Aucune arrestation ne sera effectuée. Les enquêteurs investissent ces endroits pour accumuler de la preuve.

En tout, une cinquantaine de policiers participent à l'opération. Celle-ci est menée par la nouvelle Escouade nationale de répression contre le crime organisé (ENRCO) de Montréal composée de policiers de la Sûreté du Québec (SQ), de la Gendarmerie Royale du Canada, du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) et de la police de Laval, mais chapeautée par la SQ. Il y a deux ENRCO dans la province, une à Montréal, et une à Québec. Elles ont été créées l'année dernière pour s'attaquer exclusivement aux têtes dirigeantes du crime organisé. 

La SQ parle d'un « important » réseau de trafic de stupéfiants qui serait actuellement visé. 

« L'enquête tend à démontrer que cet important réseau de trafic de stupéfiants est directement relié à des membres influents des Hells Angels », a décrit le sergent Claude Denis de la Sûreté du Québec.

L'ombre de Mario Brouillette

Selon nos informations, le réseau ciblé par les policiers relèverait de Mario Brouillette, membre retraité des Hells Angels de Trois-Rivières, mais qui exercerait toujours cependant une grande influence sur le groupe de motards, selon des sources.

En novembre 2016, des sources policières avaient même indiqué à La Presse que Brouillette faisait partie d'un « comité de décideurs » composé d'autres membres influents des Hells Angels, et que ce comité trônait tout en haut de la pyramide du crime organisé au Québec.

Repentigny est depuis plusieurs années le fief de Brouillette. Le commerce perquisitionné serait un endroit important pour les opérations du réseau visé.

Des membres de groupes tactiques et des maîtres-chiens participent à la frappe. 

Depuis l'Arrêt Jordan prononcé par la Cour Suprême, les policiers mènent de plus en plus des perquisitions en cours d'enquête, sans effectuer d'arrestation. En raison des délais judiciaires maintenant limités, la police et la poursuite veulent être prêtes à divulguer toute la preuve au moment où les suspects seront arrêtés et accusés. 

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Pour joindre Daniel Renaud, composez le (514) 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.  

Photo d'archives

Mario Brouillette.