Francesco Catalano, présumé garde du corps d'un lieutenant du jeune chef de clan de la mafia montréalaise Vittorio Mirarchi, a plaidé coupable à une accusation de possession d'un pistolet semi-automatique chargé à bloc et a été condamné à une sentence de 28 mois, hier, au Palais de justice de Montréal.

Selon la police, Catalano, 47 ans, était, lors de son arrestation en juin dernier, le garde du corps de Steve Casale, alias Cook, un homme de confiance de Vittorio Mirarchi, condamné pour avoir comploté le meurtre de l'aspirant parrain Salvatore Montagna à l'automne 2011 et libéré il y a une semaine, après avoir purgé la totalité de sa peine.

Selon un résumé des faits, lu par la procureure de la Poursuite Me Claudine Charest, une source a confié à la police de Montréal en avril 2017 que Casale, qui aurait agi dans les domaines du prêt usuraire et des paris sportifs, était menacé par un autre clan de la mafia, craignait pour sa vie, et a alors eu recours à des gardes du corps, dont Francesco Catalano, pour se protéger.

Sous filature

En avril, mai et juin, les enquêteurs de la section Crimes de violence (CDV) de la région est du SPVM ont effectué plusieurs filatures sur Casale et Catalano et les ont observés ensemble à plusieurs reprises, notamment au bar Gianni's. Les deux hommes se déplaçaient dans la même voiture ou se suivaient dans leur véhicule respectif. Les policiers ont vu Catalano effectué un balayage des yeux et des vérifications dans des lieux visités par les deux hommes. Ils l'ont observé également toucher fréquemment une poche de son manteau comme s'il semblait s'y trouver un objet lourd.

Les 13 juin dernier, les enquêteurs ont obtenu six mandats de perquisition et ont fouillé deux adresses liées à Catalano et la maison de Casale, à Laval. Catalano sortait du bar Sportivo, situé sur le boulevard Saint-Laurent, lorsqu'il a été arrêté par le Groupe tactique d'intervention (GTI) du SPVM. Sur lui, les policiers ont trouvé un pistolet de marque Kel Tec modèle P11 9 mm chargé de douze balles. Ils ont également trouvé une somme de 7 585$ lui appartenant dans un immeuble de la rue Viau.

Catalano est détenu depuis six mois et cinq jours. En soustrayant la période de détention préventive, qui est calculée en temps et demi, il lui reste 18 mois et trois semaines à purger. La sentence est le résultat d'une entente entre la Poursuite et la Défense entérinée par le juge Pierre Labelle de la Cour du Québec. Une somme de 3500$ a également été confisquée au profit du Procureur général du Québec.

L'avocat de Catalano, Me Michel Pelletier, a fait valoir lors de sa courte plaidoirie que son client avait suivi des programmes et un cours de formation, et qu'il voulait reprendre sa vie en main une fois sorti de prison. 

De son côté, Me Charest a souligné en tant que facteur atténuant le fait que Catalano a rapidement plaidé coupable et évité un procès. Catalano a un seul antécédent criminel pour une bagarre survenue on Ontario. Il devait respecter une ordonnance de ne pas posséder d'arme et il a également été accusé d'un bris auquel il a aussi reconnu sa culpabilité hier. 

Quant à Steve Casale, 39 ans, il fait toujours face à cinq chefs liés à une possession d'arme. Il a été libéré provisoirement et son enquête préliminaire a été fixée en mars prochain. Il n'a pas d'antécédent criminel au Québec. 

Période de détente

De sanglantes luttes de clans secouent la mafia depuis plus de dix ans. Toutefois, une paix aurait été conclue entre les différents clans associés aux Calabrais et aux Siciliens ces derniers mois, selon nos informations, d'où l'accalmie qui prévaut depuis le meurtre d'Antonio De Blasio commis sous les yeux de son fils dans un parc de l'arrondissement Saint-Léonard en août dernier.

Vittorio Mirarchi fait partie de la nouvelle génération de mafiosi montréalais et il est mesuré par la police comme une étoile montante. Il est considéré comme le protégé de Raynald Desjardins qui l'aurait élevé un peu comme un fils, à la demande du père de Mirarchi aujourd'hui décédé, selon certaines informations qui circulent.



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