Vincent Lamer, cet homme de 48 ans proche des Hells Angels tué dans la nuit de vendredi dernier dans l'est de Montréal, pourrait avoir été victime d'une purge interne. Cette hypothèse serait du moins en tête de liste de toutes celles actuellement examinées par la police, a appris La Presse de plusieurs sources.

Lamer a été assassiné de plusieurs projectiles d'armes à feu dans son véhicule par un individu qui, visiblement, connaissait l'horaire de sa victime. Selon nos informations, Lamer travaillait depuis quelques semaines à peine pour l'entreprise d'entretien de véhicules lourds de la 55e Avenue dans le quartier Rivière-des-Prairies où il a été tué. Il venait de terminer son quart de travail de soir lorsqu'il a été exécuté, au moment où il venait de monter à bord de son VUS garé dans le stationnement de l'entreprise.

Même si son nom était peu entendu ces dernières années, Lamer aurait encore été impliqué dans le monde interlope, selon nos informations. Il a notamment été vu par des policiers en compagnie d'individus importants liés aux Hells Angels et aux gangs de rue durant l'enquête Magot-Mastiff qui a décapité le crime organisé montréalais en novembre 2015. Il n'avait toutefois pas été arrêté et accusé à la suite de cette enquête.

Avant qu'il ne soit arrêté et condamné à plus de 10 ans de pénitencier dans la foulée de l'opération Printemps 2001, Lamer, qui était alors membre des Rockers, défunt club-école des Hells Angels, contrôlait un secteur de trafic de stupéfiants dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, où il aurait encore eu une influence avant d'être tué.

Vincent Lamer, qui a été aussi l'un des principaux membres des Rowdy Crew, un autre ancien club-école des Hells Angels, était proche d'individus qui ont monté en grade au fil des ans et sont devenus des membres ou des relations importantes des Hells Angels.

« Pour tuer Vincent Lamer, il a fallu que quelqu'un donne son feu vert », nous a-t-on dit.

Voiture en flammes

Deux heures après le meurtre, une voiture en flammes a été trouvée à l'angle des rues Henri-Julien et Beaubien. Cette façon de faire - le tueur qui met le feu au véhicule qu'il a utilisé pour commettre son crime dans le but de faire disparaître les indices - porte la signature des motards, sauf qu'au moment de publier ces lignes, la police n'avait pas encore établi à 100 % que la voiture incendiée était effectivement liée au meurtre.

En 2015, Vincent Lamer, qui possédait des entreprises de camionnage qui n'auraient pas fonctionné, a fait une faillite de 50 000 $, mais nos sources ne croient pas que son assassinat soit lié à des problèmes d'argent ou à une dette.

Au cours des dernières années, des relations des motards ont été tuées pour ne pas avoir respecté leurs engagements alors que les Hells Angels étaient pour la plupart emprisonnés après l'opération SharQc, et nos sources se demandent si le meurtre de Vincent Lamer n'aurait pas été commis pour cette raison.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

D'AUTRES RELATIONS DES HELLS ANGELS TUÉES CES DERNIÈRES ANNÉES

• YVON LAFOND : 2 juillet 2013 à L'Assomption

• RICHARD ROUSSEAU : 6 mai 2015 à Terrebonne

• YANNICK LAROSE : 21 mars 2016 à Terrebonne

• MARTIN GARAND : 20 juin 2016 à Montréal

• SYLVAIN ÉTHIER : 15 septembre 2016 à Sainte-Thérèse