La Sûreté du Québec a arrêté mercredi un ancien travailleur humanitaire qui s'était déjà fait prendre deux fois à agresser des mineurs lors de ses séjours à l'étranger et qui, cette fois, est accusé d'avoir frappé au Québec.

Denys Benjamin, 71 ans, a été cueilli par les enquêteurs à sa résidence de Montréal, dans la foulée de l'opération Malaise, qui visait le démantèlement d'un club organisé de pédophiles, en janvier dernier.

L'homme est accusé d'incitation à des contacts sexuels, de contacts sexuels avec un mineur et de complot. Les infractions remonteraient aux années 90, alors que la victime, dont l'identité est protégée, était âgée d'environ 12 ans.

L'accusé a pu reprendre sa liberté sous condition dans l'attente de son procès, comme plusieurs autres accusés dans l'opération Malaise. Il doit revenir en cour le 11 novembre.

Denys Benjamin avait déjà été arrêté en 1995 au Sri Lanka pour attentat à la pudeur. Peu après, il a été embauché comme enseignant au Village des enfants de Jari, en Éthiopie. L'organisme avait été créé pour recueillir des orphelins victimes de la famine.

Il était installé sur des terres offertes par l'ancien empereur Hailé Sélassié. Il devait fournir une nouvelle maison aux enfants qui se retrouvaient seuls au monde.

À peine quelques semaines après son arrivée au village, Benjamin avait été expulsé parce que la direction avait découvert un enfant de 12 ans, nu, qui venait de passer la nuit avec lui. Un reportage du journal britannique The Guardian a relaté à l'époque que Benjamin avait été recommandé à l'organisme par un autre enseignant canadien, Marc Lachance, qui s'est suicidé quelques années plus tard après avoir été accusé d'agressions sexuelles sur 15 enfants de la rue éthiopiens.