Quatre policiers du SPVM ont été arrêtés ce matin à la suite d'une enquête de sept mois «sur des irrégularités dans le contrôle de leurs informateurs».

Seuls deux des quatre agents arrêtés ont été identifiés pour le moment. Il s'agit des enquêteurs Faycal Djelidi et David Chartrand, de la Division sud, qui s'occupaient de moralité, alcool et stupéfiants. Ils font face à des chefs d'accusation de parjure et tentative d'entrave à la justice. Faycal Djelidi fait aussi face à des accusations de sollicitation, d'obtention de services sexuels moyennant rétributions et d'abus de confiance.

Faycal Djelidi était à l'emploi du SPVM depuis 16 ans et aux enquêtes depuis 6 ans. David Chartrand était au SPVM depuis 11 ans et enquêteur depuis 3 ans. Ils ont immédiatement été suspendus sans solde.

Les deux autres agents interpelés n'ont pas été identifiés, le Directeur des poursuites criminelles n'ayant pas encore autorisé le dépôt d'accusation contre eux. Ceux-ci ont été interrogés, l'enquête étant toujours en cours.

Déception au SPVM

«Je ne vous cacherai pas ma déception. Lorsqu'un des nôtres traverse la ligne, c'est toute la communauté policière qui s'en trouve affectée», a commenté le directeur du SPVM, Philippe Pichet, qui a interrompu ses vacances pour annoncer la nouvelle.

Il a indiqué que les policiers avaient attiré l'attention des enquêtes internes après qu'on ait noté des irrégularités dans leur façon de gérer leurs sources. Ils n'auraient pas rédigé un rapport de contact chaque fois qu'ils rencontraient certains informateurs, ce qui a fait lever un drapeau rouge.

Un rappel à l'ordre n'a pas corrigé la situation si bien que la Division des affaires internes a déclenché une enquête criminelle en décembre dernier, enquête qui a découvert des faits suffisamment sérieux pour mener à des accusations criminelles. C'est en cours d'enquête qu'on a également découvert des faits touchant la prostitution.

Le directeur Pichet a tenu à assurer qu'«aucune personne n'a été mise en danger» par le comportement des enquêteurs. Aucune enquête n'aurait non plus été compromise.

L'enquête aurait par ailleurs permis de découvrir que les enquêteurs avaient tenté d'entrer en contact avec des journalistes. Le directeur Pichet assure toutefois que ce n'est pas cet élément qui a déclenché l'enquête à leur sujet, mais bien leur gestion de leurs informateurs.