Un agent des services correctionnels du centre de détention Rivière-des-Prairies, à Montréal, a été relevé provisoirement de ses fonctions avec traitement après avoir été surpris avec trois cellulaires dans un secteur où ils sont interdits, a appris La Presse.

Selon nos informations, c'est le soir du 25 février dernier que le gardien, qui compte sept ans d'ancienneté et qui ferait partie du groupe tactique d'intervention des services correctionnels, a été intercepté avec les trois téléphones, alors qu'il se rendait au secteur S-1, un pavillon sécurisé où se trouveraient notamment des membres de gangs de rue et du crime organisé.

La prison de RDP fait l'objet d'un projet-pilote en vertu duquel tous les employés sont fouillés avant d'entrer dans l'établissement. Selon nos sources, il semble que le gardien se soit prêté à la fouille, mais qu'il soit sorti des zones sécurisées sur l'heure du souper pour inscrire son nom sur une liste de disponibilité à l'entrée de la prison. Il en aurait alors profité pour récupérer les trois téléphones dans un casier et aurait tenté ensuite de les introduire dans les zones où leur présence est interdite.

Il semble, toujours selon nos informations, que le gardien en question ait eu le temps de franchir au moins deux postes de garde avant que des collègues ne l'interceptent et ne découvrent la présence des cellulaires.

«L'affaire est actuellement sous enquête. Nous allons faire nos vérifications pour tenter de connaître les motivations du gardien. C'est certain que si elles sont malhonnêtes, les agents des services correctionnels ne cautionnent pas ces comportements-là», affirme le président du syndicat, Mathieu Lavoie.

Le nombre de téléphones cellulaires saisis dans les 19 prisons du Québec a diminué ces deux dernières années, selon des chiffres du ministère de la Sécurité publique, mais le phénomène demeure tout de même un fléau.

Dans un article publié en juin 2014, le quotidien Le Soleil, citant les chiffres du Ministère, a révélé que c'est au centre de détention de Montréal, communément appelé Bordeaux, que les saisies de téléphones cellulaires étaient les plus nombreuses avec environ 200 par année, pour une population de plus de 1350 détenus. L'établissement Rivière-des-Prairies arrivait deuxième, avec 108 saisies en 2013-2014.

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