Des disparitions inquiétantes, une folie meurtrière et des tragédies conjugales particulièrement horribles ont marqué l'année 2015 des enquêteurs des crimes contre la personne de la Sûreté du Québec. Le responsable, Serge Mercier, a dressé son traditionnel bilan des meurtres récemment, à la demande de La Presse.

En date d'hier, ses enquêteurs avaient traité 36 dossiers en 2015. Ce nombre est dans la moyenne des dernières années, mais 2015 se démarque tout de même par l'aspect sordide de certains de ces crimes.

Ainsi, tout le monde se souvient de cette journée du 3 juillet au cours de laquelle Michel Dubuc, 52 ans, a tué son ancien avocat, Me Benoit Côté, et une notaire enceinte, Marie-Josée Sills, dans leurs bureaux de Terrebonne. Par la suite, Dubuc est retourné chez lui, à Boucherville, et a tué ses deux fils, Jérémie, 21 ans, et Gabriel, 19 ans. Une dette et la vengeance sont à l'origine de ce quadruple meurtre.

Seulement quelques jours plus tard, une autre histoire horrible faisait les manchettes. Une jeune mère de famille de 22 ans de l'arrondissement de LaSalle, Samantha Higgins, a été portée disparue. Quatre jours après, son corps démembré a été retrouvé dans un sac déposé près d'un ruisseau, à Hinchinbrooke, dans le sud-ouest de la Montérégie. Les enquêteurs des crimes contre la personne ont amorcé une enquête qui les a menés au conjoint de la victime, Nicholas Fontanelli, qui a été accusé du meurtre.

À peine un mois plus tard, c'est l'enquête sur le meurtre d'une autre jeune femme, Cheryl Bau-Tremblay, qui a mené à l'arrestation de son conjoint, Alexandre Gendron.

Contrairement aux dernières années, peu de meurtres liés au crime organisé ont été commis en 2015 sur le territoire de la Sûreté du Québec. Celui de Terek Ibrahim, assassiné devant chez lui à Brossard le 12 novembre, est considéré comme étant de plus haut niveau. Ibrahim aurait été très impliqué dans le prêt usuraire et avait des liens avec des membres des Hells Angels ou leurs relations.

DISPARITIONS NON RÉSOLUES

L'année 2015 aura également été marquée par trois disparitions qui pourraient s'avérer des meurtres, craint la Sûreté du Québec.

Les enquêteurs sont inquiets pour Isabelle Lehouiller, 45 ans, qui a été vue pour la dernière fois le 20 octobre dernier, dans le secteur d'Amos, en Abitibi. La résidante de Rouyn-Noranda s'était rendue à Montréal pour participer à une populaire émission télévisée de beauté. Elle serait ensuite retournée à la maison en autostop, mais n'est jamais arrivée à destination. Les enquêteurs ont ciblé trois individus dans cette affaire, dont l'un aurait transporté la disparue durant son retour vers la maison. Deux d'entre eux auraient été écartés comme suspects.

Les deux autres personnes qui font toujours l'objet d'un avis de recherche de la SQ, mais pour lesquelles les espoirs s'amenuisent sont Sindy Rupperthouse, une autochtone de 44 ans de Val-d'Or dont la disparition a fait les manchettes en octobre dernier, et Pascal Ricard, 45 ans, de Sainte-Sophie. Cette dernière disparition pourrait avoir comme toile de fond la production de cannabis.

Serge Mercier, patron du Service d'enquête sur les crimes contre la personne de la SQ, dresse un bilan positif du travail réalisé par son équipe cette année, d'autant plus que plusieurs enquêteurs ont été affectés à des procès et que d'autres ont été mobilisés pour l'opération Magot par laquelle le crime organisé montréalais a été décapité le 19 novembre dernier.

« Nous sommes également très fiers d'avoir résolu les meurtres d'Amanda Trottier et de Travis Votour commis en janvier 2014 à Gatineau », conclut-il.