L'un des maillons forts d'un réseau de traite de personnes et d'exploitation sexuelle dans des salons de massage érotique vient d'écoper de six ans de prison. Marius Trifu-Miclescu, 38 ans, de l'arrondissement de Saint-Léonard, a plaidé coupable à une série d'accusations pour traite de personnes, proxénétisme, fraude, participation aux activités d'une organisation criminelle et recyclage des produits de la criminalité.

En plus de sa peine d'incarcération, Trifu-Miclescu sera inscrit au registre de délinquants sexuels pour une période de 20 ans. Il sera soumis à un prélèvement d'échantillon d'ADN. Sa demande de statut de réfugié a été refusée. En conséquence, il sera immédiatement expulsé du Canada vers la Roumanie à sa sortie de prison.

L'arrestation de l'homme remonte déjà à plus de deux ans. C'était en octobre 2013. Ce jour-là, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait annoncé qu'après un an d'enquête, elle venait de démanteler un réseau de passage de clandestins impliquant le crime organisé roumain. Marius Trifu-Meclescu devait répondre de 16 chefs d'accusation liés à l'exploitation sexuelle de quatre jeunes femmes dans des salons de Montréal.

Dans la foulée de sa vaste enquête sur l'entrée illégale de familles roumaines au pays, la GRC avait arrêté d'autres individus, d'abord à Toronto, puis à Cornwall, en Ontario. Les femmes visées par l'organisation criminelle étaient menacées pour qu'elles restent sous l'emprise du réseau.

Nouvelle loi fédérale

À ce jour, l'identité des victimes demeure inconnue, de même que les moyens utilisés afin de les faire entrer au pays. Une porte-parole de la GRC, la caporale Caroline Letang, a précisé à l'époque que les policiers venaient tout juste de commencer à parler avec les victimes et qu'ils n'étaient pas encore certains que ces Roumaines savaient ce qui les attendait. « Mais elles venaient ici avec l'espoir d'une vie meilleure », avait-elle ajouté.

La GRC n'a pas été en mesure, hier, de faire le point sur cette enquête. Au lendemain de ces arrestations, en octobre 2013, le maire Denis Coderre s'était engagé à élaborer un plan d'action pour enrayer les salons de massage érotique. Au printemps dernier, rien n'était encore sur la table. Une nouvelle loi fédérale, entrée en vigueur il y a près d'un an, criminalise de nouveau les propriétaires de maisons closes et leurs clients, en plus de confirmer l'illégalité des salons de massage dans lesquels des femmes vendent des services sexuels.