L'homme qui sera vraisemblablement accusé d'avoir assassiné une femme la semaine dernière à Saint-Jean-sur-Richelieu - apparemment au cours d'une expérience sexuelle qui a dérapé - traîne une sombre réputation dans l'immeuble de logements où il vit avec sa conjointe.

François Brouillard, 43 ans, aurait assassiné Sandra St-Onge, 42 ans, jeudi soir dernier dans un logement de la rue Boisvert, dans un immeuble qui donne directement sur la base militaire.

La victime a succombé à ses blessures le lendemain, après avoir été poignardée à plusieurs reprises. 

Dépêchés sur place pour une querelle, les policiers ont découvert sur les lieux du crime la victime ensanglantée, l'accusé et sa conjointe.

Selon des informations obtenues par le 98,5 FM, la victime serait une escorte, qui aurait peut-être pris part à des jeux sexuels qui ont mal tourné avec le couple.

La Sûreté du Québec, qui mène l'enquête, n'a pu confirmer ces informations ni fournir de détails sur les circonstances du meurtre ou sur les liens entre les gens impliqués.

Après avoir été interrogée par les policiers, la conjointe de l'accusé a été relâchée, et aucune accusation n'a été retenue contre elle.

Elle était absente lors de notre passage, hier, mais elle aurait raconté sa version des événements à des voisins. « Elle m'a dit que la victime était déjà chez elle quand elle est revenue de travailler. Comme elle la connaissait, elle l'aurait serrée dans ses bras pour la saluer, et c'est à ce moment que son conjoint s'est mis à la poignarder sauvagement », explique cette voisine, qui a préféré ne pas s'identifier.

Une longue feuille de route

Celle qui dit avoir déjà habité un appartement à côté de celui de l'accusé et de sa conjointe souligne que le climat était apparemment houleux dans le couple.

« On avait appelé la police un soir à cause d'une longue engueulade. La conjointe était venue nous voir ensuite pour nous déconseiller d'appeler la police », indique la voisine.

Il faut dire que François Brouillard traîne une longue feuille de route en matière criminelle. Il a notamment été accusé dans le passé de voies de fait, de vol, de fraude, de complot et d'infractions liées aux stupéfiants. « Sa conjointe m'a aussi dit qu'il avait consommé du crack le soir du meurtre », précise la voisine.

Quant aux possibilités qu'une expérience sexuelle douteuse soit en cause, la voisine n'est pas surprise. « La semaine passée, la conjointe [de l'accusé] m'a dit que son chum exigeait d'elle des faveurs sexuelles et des expériences bizarres, mais qu'elle n'aimait pas ça. »

Si la femme de l'accusé a la réputation de parler à tout le monde dans l'immeuble, l'accusé est pour sa part décrit comme un homme taciturne.

D'autres locataires interrogés ont décrit leur immeuble d'appartements comme un endroit à problèmes. « En quelques mois, il y a eu une tentative de suicide et un meurtre », résume Marcel Hervieux, qui déménage prochainement dans un condo.

« Ici, c'est reconnu comme un endroit rock and roll ! La police doit parfois intervenir », enchaîne un autre voisin, qui ne connaissait aucun des acteurs impliqués dans le meurtre.

Joint au téléphone, le propriétaire de l'immeuble a indiqué n'être au courant de rien en ce qui concerne cette affaire.

Actuellement accusé de tentative de meurtre, François Brouillard a comparu devant un juge vendredi dernier, la veille du décès de Sandra St-Onge, ce qui laisse croire qu'il sera maintenant accusé de meurtre.

Il reviendra en Cour le 15 juin.