L'opposition officielle s'est insurgée lundi des révélations de La Presse sur l'abolition d'une unité de la GRC qui traquait les délinquants fugitifs dont le Service correctionnel a perdu la trace.

L'équipe du projet Condor traquait les criminels considérés en «liberté illégale», c'est à dire ceux qui ont fui leur maison de transition ou qui ont vu leur liberté conditionnelle révoquée, mais refusent de se rendre. Elle avait retracé environ 650 délinquants depuis sa création en 2007. Le Service correctionnel estimait au début de l'année qu'il restait tout de même 444 délinquants en liberté illégale à retrouver.

L'unité sera démantelée alors que la GRC est confrontée à des choix difficiles : des centaines d'enquêteurs additionnels sont déplacés vers les unités terroristes et doivent délaisser leurs anciennes tâches.

Les députés du NPD ont questionné le gouvernement à quatre reprises à ce sujet en chambre. «Les compressions des conservateurs forcent la GRC à faire des choix impossibles en matière de sécurité publique» a lancé le député Randall Garrison, selon qui «les programmes qui gardent les communautés en sécurité sont en train de disparaître».

Sa collègue Rosane Doré Lefebvre a posé la question directement : «Pourquoi le gouvernement conservateur met-il fin au projet Condor, qui était l'un des projets les plus efficaces à la GRC?»

Le ministre cinglant

Le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney été cinglant dans sa réponse, en rappelant que le dernier budget du gouvernement prévoit augmenter les ressources de la GRC, mais que ce budget a été vivement rejeté par le NPD. 

«Si ma collègue veut en faire davantage que de donner des appuis timorés, qu'elle vote pour le budget afin de s'assurer que la GRC ait les ressources nécessaires pour nous protéger», a-t-il lancé.

M. Blaney a aussi souligné que c'est la GRC qui décide elle-même de ses priorités opérationnelles.