Le pilote Raymond Boulanger pourra bientôt recommencer à voler, après 13 ans d'interdiction.

Celui qui avait fait les manchettes en posant un Convair transportant 4000 kg de cocaïne à Casey, en Haute-Mauricie, en novembre 1992, vient d'obtenir un élargissement de ses conditions : il peut voler sans restriction, mais dans un rayon de 75 kilomètres de sa résidence. S'il veut sortir de ce rayon, il devra obtenir une permission des autorités carcérales.

Raymond Boulanger, qui a été condamné à 23 ans de pénitencier en 1993, a obtenu sa libération d'office en mars 2013. Ses conditions de liberté conditionnelle étaient revues aux deux ans. Son agente de libération recommandait que le pilote, qui a eu une bonne conduite depuis sa sortie du pénitencier, puisse de nouveau voler. Un comité d'employés des services carcéraux a donné son aval lundi.

« Je suis très content. J'avais hâte de voler avec mes amis. J'ai beaucoup d'amis pilotes qui ont leurs propres avions, de toutes les sortes, et je pourrai les piloter », dit Boulanger, qui a volé pour la dernière fois à l'été 2002, au Mexique et en Colombie, alors qu'il avait pris la poudre d'escampette pour la seconde fois.

Âgé de 67 ans, Raymond Boulanger, qui a tous les permis de vol nécessaires, devra toutefois subir un examen médical à la fin du mois avant de reprendre un manche à balai. Il a gardé la forme en testant un simulateur de vol à plusieurs reprises au cours des derniers mois.

L'homme ne pourra piloter des avions de ligne compte tenu de son âge. Il veut voler pour le plaisir, à bord du Cessna 185 d'un ami, mais n'exclut pas de donner des cours de vol sur flotte, de piloter pour une école de parachutisme et de s'impliquer dans l'achat et la vente d'appareils.

« À mon âge, je ne veux plus travailler à temps plein. Je veux faire de la voltige avec mes amis. »

Une périlleuse odyssée

Le soir du 17 novembre 1992, Raymond Boulanger et trois membres d'équipage colombiens ont quitté le nord de la Colombie à bord d'un Convair 580 transportant 4000 kg de cocaïne ainsi que des dizaines de bidons d'essence afin de pouvoir faire le plein durant le vol.

Mais dès le décollage, l'appareil a été repéré par les autorités américaines, qui ont rapidement alerté le Canada. Pour échapper aux radars, Boulanger a emprunté une route plus à l'est et a affronté une tempête. Au large de la Nouvelle-Écosse, le Convair a été pourchassé par deux F-18 des Forces armées canadiennes, qui ont dû abandonner la poursuite, faute de carburant.

Mais lorsque Boulanger est finalement arrivé à destination - la piste de Casey -, les émissaires envoyés par la mafia, commanditaire de l'opération, avaient déjà quitté les lieux. Les policiers de la GRC ont donc pu les cueillir comme des fruits mûrs, lui et ses complices.