Avec des notes de 99,5% et 100%, on peut dire qu'Erich Shimon Chemama s'illustre parmi les meilleurs. Le problème, c'est que la première note lui a été attribuée pour le situer sur l'échelle de psychopathie, et la seconde pour évaluer son risque de récidive en matière de crimes sexuels, sept ans après une éventuelle libération.

Ces inquiétantes données apparaissent dans la requête de la Couronne visant à faire déclarer Erich Shimon Chemama délinquant dangereux. L'homme de 33 ans a été déclaré coupable par un jury, en novembre dernier, de séquestration, agressions sexuelles et menaces de mort envers deux prostituées. Vu l'ensemble du dossier de Chemama, le procureur de la Couronne Matthew Ferguson a demandé une évaluation de ce dernier, dans le but de le faire déclarer délinquant dangereux. Selon le rapport, Chemama en a le profil. La psychologue Tiziana Costi signale que l'homme a plusieurs traits de psychopathie, que sa criminalité est polymorphe, qu'il présente un trouble de la personnalité avec traits narcissiques et antisociaux.

En prison, Chemama est l'objet de multiples rapports disciplinaires en raison de son attitude vindicative. De nombreux avocats se sont succédé pour le représenter depuis son arrestation, en novembre 2010, mais ils se sont retirés ou il les a congédiés. L'avocat Charles B. Côté, qui était entré au dossier après la condamnation de M. Chemama, en novembre dernier, a jeté l'éponge, hier, invoquant le «lien de confiance brisé» avec son client. Le juge Jean-François Buffoni a permis à l'avocat de se retirer. Chemama en était fâché et vociférait dans le box vitré des accusés.

En principe, hier, les parties auraient fixé une date pour l'audition de la requête. Mais vu la tournure des événements, la séance a été reportée au 22 août.