Un juge de l'Ontario a ordonné, lundi, qu'un bébé de la secte juive ultra-orthodoxe Lev Tahor soit retiré d'une famille d'accueil et remis à sa mère âgée de 17 ans.

Le juge Paul Kowalyshyn a ordonné aux services à l'enfance de Chatham-Kent de libérer l'enfant, qui avait été confié aux services sociaux après l'arrestation à Calgary de sa mère, qui avait fui l'Ontario à l'approche d'une audience sur la garde de son enfant.

Le juge a interdit au père de l'enfant de le voir jusqu'à nouvel ordre et a dit à la mère qu'il y aurait «des conditions très spécifiques de supervision» du bébé, mais les détails n'ont pas été rendus publics.

Une audience sur la garde de six autres enfants de la secte, placés dans des familles d'accueil après leur interpellation à Trinité-et-Tobago et leur renvoi au Canada, est prévue la semaine prochaine.

Plus tôt en avril, un juge de la Cour supérieure avait déterminé que 13 enfants de la secte ne devaient pas être renvoyés au Québec, une province que le groupe a fuie l'an dernier après l'ouverture d'une enquête de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Certaines familles de la communauté font face à des allégations de mauvais traitements et de mariages d'enfants.

Des porte-parole de Lev Tahor ont admis que les enfants recevaient une éducation religieuse, mais ont nié les allégations d'abus et de mariages précoces.

Les quelque 200 membres de la secte ont quitté leurs résidences de Saint-Agathe-des-Monts au milieu de la nuit, en novembre, après le déclenchement d'une enquête de la DPJ visant quelques familles de la communauté.

Ils se sont installés à Chatham, mais les familles visées par l'enquête ont fui le pays à l'approche d'une audience judiciaire.

Certains membres de la secte ont été interpellés à Trinité-et-Tobago et renvoyés au Canada, tandis qu'une mère de 17 ans et son bébé ont été retrouvés à Calgary. Six enfants et deux adultes sont toujours en fuite au Guatemala.