À son retour en cour aujourd'hui, tout indique que l'ex-enquêteur-vedette du Service de police de la Ville de Montréal Benoit Roberge entend couper court au processus judiciaire en reconnaissant avoir vendu des informations sensibles aux Hells Angels.

Selon nos informations, les négociations entre la poursuite et la défense en vue d'éviter un procès se sont accélérées ces derniers temps. L'ancien policier a renoncé à son enquête préliminaire le mois dernier.

L'homme de 50 ans est détenu depuis son arrestation en octobre. Il était déjà prévu qu'il revienne en cour aujourd'hui pour fixer une date pour la suite des procédures. Il en profiterait plutôt pour annoncer son intention de régler son dossier.

M. Roberge est accusé de gangstérisme, d'abus de confiance, d'entrave à la justice et d'entrave au profit d'une organisation criminelle.

Dans ce genre de dossier où la poursuite et la défense négocient pour éviter un procès, il ne serait pas étonnant de voir la poursuite laisser tomber certaines accusations en échange d'une reconnaissance de culpabilité.

Déjà, le mois dernier, le procureur de la Couronne Maxime Chevalier a fait un amendement à la dénonciation afin de circonscrire les faits sur une période de cinq mois seulement, soit entre le 1er octobre 2012 et le 1er mars 2013. Auparavant, ils se rapportaient à la période comprise entre le 1er janvier 2010 et le 6 octobre 2013.

Des sommes moins importantes que prévu

Les sommes que Roberge aurait récoltées pour livrer des informations seraient moins élevées qu'on ne le soupçonnait au départ. Elles seraient de l'ordre de moins de 200 000$ et non de 500 000$.

Les accusations les plus graves portées contre M. Roberge sont punissables d'une peine maximale de 10 ans de prison. L'ancien policier risque donc d'écoper d'une peine de plus de deux ans à purger dans un pénitencier fédéral.

Benoit Roberge est actuellement détenu à l'établissement de Rivière-des-Prairies où il est isolé de la population générale.

Rappel des faits

L'ancien policier spécialisé dans le crime organisé aurait livré des informations sur des enquêtes en cours au Hells René Balloune Charlebois alors que ce dernier purgeait une peine dans une prison à sécurité minimum. Le motard s'est évadé le 14 septembre dernier. Il s'est suicidé deux semaines plus tard dans un chalet de Sorel. Il aurait enregistré à l'insu de Roberge certaines conversations incriminantes qui sont ensuite tombées entre les mains de la police. Benoit Roberge a par la suite été piégé par un agent double qui lui a offert de lui vendre les enregistrements.