Le procès du mafioso Antonio Mucci pour une affaire de possession d'arme, et ceux de ses présumés gardes du corps, qui devaient débuter à compter de la semaine prochaine, ont été reportés à une date indéterminée.

La juge Lori Renée Weitzman de la Cour du Québec a accueilli une requête présentée par l'avocat de Tony Mucci, Me Claude Olivier, qui a demandé à ce que les procès soient retardés en raison de l'enquête interne actuellement effectuée par la police de Montréal sur l'un de ses enquêteurs vedettes.

C'est cet enquêteur qui a arrêté le mafioso à bord de sa camionnette blindée en août 2010. L'enquête qui a mené à l'arrestation de Tony Mucci et la perquisition qui a suivi à son domicile reposent également sur des sources dont certaines relevaient de l'enquêteur. «Selon notre prétention, on ne pouvait faire confiance à cet enquêteur au moment de l'enquête. Si vous retirez les sources de l'enquêteur, il n'y aurait pas eu de perquisition chez M. Mucci. Quand on parle de fiabilité et de crédibilité, le témoignage de l'enquêteur est important. Si la Couronne ne veut pas l'appeler pour témoigner, la Cour peut le faire», a déclaré Me Olivier qui n'exclut pas également de présenter une requête en arrêt des procédures, «dépendamment de ce qu'il trouvera».

Maintenant qu'il a obtenu un délai, l'avocat veut d'abord préparer une requête visant à obtenir la divulgation des informations que possède le SPVM sur cet enquêteur qui, rappelons-le, fait l'objet d'une enquête interne, notamment pour ses relations avec des gens du crime organisé, en particulier libanais. L'enquêteur en question n'est cependant pas suspendu. Il a été affecté à des tâches administratives, mais, dans les faits, il est actuellement en congé de maladie. La cause a été reportée à la mi-mars.

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Antonio Mucci 

>59 ans.

>Originaire de la région du Campobasso, Italie.

>Ancien associé de Paolo Violi.

>A toujours été associé à la cellule calabraise de la mafia montréalaise.

>Est accusé de possession d'arme.

>Connu notamment pour avoir tiré sur le journaliste Jean-Pierre Charbonneau du journal Le Devoir en 1974.