L'ancien directeur général de l'organisme municipal Laval en fleurs fait l'objet d'un mandat d'arrestation pancanadien pour une présumée fraude de quelque 170 000 $, a appris La Presse.

C'est à la suite d'une enquête de la police de Laval que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a décidé de porter des accusations contre Mathieu Lavoie pour fraude, abus de confiance, fabrication et usage de faux documents. Le mandat d'arrestation a été lancé lundi soir dernier. M. Lavoie est présentement domicilié à Abuja, la capitale du Nigeria.

Les faits reprochés se seraient produits entre 2005 et 2011. M. Lavoie dirigeait alors, à titre de fonctionnaire, l'organisme municipal responsable du programme d'embellissement de Laval, y compris la distribution de fleurs aux citoyens.

Comme le révélait La Presse l'été dernier, Laval en fleurs a perdu la trace de dizaines de milliers de dollars au cours de cette période. Depuis sa création en 1988, Laval en fleurs était lié à Laval Technopole, qui gérait la subvention versée par la Ville de Laval à l'organisme.

À l'automne 2012, le comptable qui s'est penché sur les états financiers de l'année précédente de Laval en fleurs a souligné des irrégularités. Une vérification préliminaire faite à la demande du directeur général de Laval de l'époque, Gaétan Turbide, a permis de détecter un problème d'au moins 20 000 $. Par la suite, une enquête menée par une firme juricomptable a permis de découvrir le pot aux roses.

Mais avant que le dossier ne soit transmis à la police, le bureau du maire Gilles Vaillancourt aurait tenté d'étouffer l'affaire, selon des sources qui ont requis l'anonymat. Mathieu Lavoie est l'ancien gendre de l'ex-conseillère municipale Jocelyne Guertin, qui siégeait au comité exécutif avec M. Vaillancourt. Mme Guertin a formellement nié être intervenue dans le dossier.

La police de Laval a ouvert une enquête en janvier dernier.

Laval en fleurs est toujours inscrit au registre des entreprises du gouvernement du Québec. Les activités de l'organisme ont toutefois été transférées à la Fondation du Centre de la nature.