L'un des ex-Hells Angels les plus puissants du Québec et ancien bras droit de Maurice Boucher, Normand Robitaille, a échoué hier dans sa tentative d'être envoyé en maison de transition ou d'obtenir sa libération conditionnelle totale.

Les commissaires aux libérations conditionnelles Louis Renaud et Pierre Cadieux, qui ont entendu l'ancien motard hier, jugent que malgré d'importants progrès, le détenu a encore beaucoup de travail à faire.

«Même si votre niveau d'empathie à l'égard des victimes est évalué à la hausse, la Commission, à la suite de l'audience, est d'avis qu'un travail important reste à faire à ce niveau. Il n'est pas suffisant de se dire désolé».

«Plusieurs éléments auxquels vous auriez à faire face au cours d'une semi-liberté sont susceptibles de provoquer un dérapage chez vous, notamment de mauvaises fréquentations qui pourraient faire ressurgir votre schème de valeurs antisociales, des opportunités criminelles facilement accessibles, l'instabilité sur les plans occupationnel et financier qui pourraient aussi raviver votre propension pour l'appât du gain facile», écrivent notamment les commissaires.

Normand Robitaille purge depuis 2003 une peine de 17 ans de prison pour complot pour meurtre, trafic de stupéfiants et gangstérisme, à la suite de son arrestation dans l'opération Printemps 2001. Ancien membre des Nomads, le groupe d'élite des Hells Angels, il a été aux premières loges de la guerre des motards qui a fait 160 morts et blessés de 1994 à 2002 et a négocié le prix de la cocaïne avec la mafia italienne.

Depuis le début de l'année, Robitaille bénéficie de sorties sans surveillance pour étudier aux HEC. Tout se déroule bien jusqu'à maintenant et il a de bonnes notes. Une fois libéré, il veut démarrer sa propre entreprise visant à aider les commerces qui ont pignon sur rue à vendre également leur marchandise sur internet.