Yanaï Elbaz, accusé d'avoir reçu des pots-de-vin dans le scandale du CUSM, a engrangé presque 2,5 millions $ en revenus non déclarés entre 2006 et 2011, selon le fisc québécois.

Revenu Québec lui réclame 1,1 million $ en impôts évités et en intérêts. Il doit approximativement le même montant à l'Agence du revenu du Canada (ARC).

Le fisc ne confirme pas directement que les revenus dissimulés sont issus d'activités criminelles, mais les années visées par l'enquête des autorités coïncident avec la période où Elbaz travaillait au projet du CUSM. La Presse a révélé l'an dernier que SNC-Lavalin était soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin totalisant 22 millions $ pour obtenir le contrat de construction de l'hôpital.

Selon les deux services, il aurait triplé son salaire déclaré chaque année avec des fonds échappant au fisc: il aurait ainsi empoché 1,26 million $ en 2007, mais en a déclaré seulement 167 000 $.

Rejoint au téléphone, le porte-parole de Revenu Québec a rappelé que tous les revenus d'une personne sont soumis à l'impôt, même s'ils impliquent une activité illégale.

«La loi fiscale ne fait pas la différence entre un revenu légal et un revenu criminel, a indiqué Stéphane Dion. Peu importe le type d'activité que vous avez, vous devez déclarer la totalité de vos revenus.»

Fuite

Selon le document de cour, Yanaï Elbaz «est en train de liquider ses actifs et/ou de les transférer en Israël». Il aurait l'intention «de se soustraire au paiement de ses dettes fiscales».

Il a notamment envoyé 55 000 $ d'une caisse populaire québécoise jusqu'à la banque Hapoalim, basée dans l'État hébreu.

L'ARC a aussi détecté des éléments particuliers dans la vie de l'accusé ces dernières années.

Yanaï Elbaz et son épouse ont divorcé en 2012. Il lui alors transféré d'importantes sommes d'argent.

«Il est intéressant de noter que malgré leur divorce, M. Elbaz et (son ex-épouse) ont voyagé à quatre reprises ensemble en avril 2012, octobre 2012, décembre 2012 et février 2013», selon le document de cour.