Revenu Québec vient de montrer la porte à l'ancien policier Benoît Roberge.

Après avoir pris sa retraite de la police de Montréal plus tôt cette année, l'ex-enquêteur était devenu chef du service du renseignement à Revenu Québec.

L'ancien policier accusé d'avoir vendu des renseignements aux Hells Angels avait déjà été relevé de ses fonctions lundi à la suite de son arrestation survenue samedi dernier.

Ce jeudi, Revenu Québec a annoncé dans un communiqué laconique qu'il a choisi de mettre fin à son lien d'emploi. «Revenu Québec continue de collaborer avec les corps policiers responsables de l'enquête en cours. Afin de ne pas nuire à celle-ci, Revenu Québec n'émettra aucun autre commentaire à ce sujet», peut-on lire dans le communiqué.

Par ailleurs, l'enquête sur remise en liberté provisoire de l'ex-policier Benoît Roberge a été reportée pour la forme au 17 octobre.

Benoît Roberge, un enquêteur récemment retraité du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) qui était spécialisé dans la lutte au crime organisé, est soupçonné d'avoir vendu des renseignements aux Hells Angels.

Il a été appréhendé samedi soir, sur la Rive-Sud de Montréal, et fait face à deux accusations liées au gangstérisme, une de tentative d'entrave à la justice et une d'abus de confiance.

Il a brièvement comparu au Palais de justice de Montréal, jeudi matin, où l'on a appris qu'il serait désormais représenté par Me Gérald Soulière, qui a pris la place de Me Giuseppe Battista. La défense n'était pas prête à procéder, disant attendre la divulgation de la preuve de la Couronne.

Tout comme à sa dernière comparution, lundi, Benoît Roberge avait le dos voûté et la tête basse. Il a répondu brièvement et à voix basse aux questions que lui a adressées le juge Salvatore Mascia.

Par ailleurs, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a réaffirmé jeudi matin qu'aucun soupçon ne planait sur la conjointe de Benoît Roberge, Me Nancy Potvin, qui oeuvrait comme procureure de la Couronne au Bureau de lutte au crime organisé et qui a été rencontrée par la Sûreté du Québec dans le cadre de son enquête.

«Le DPCP a obtenu l'information lui permettant de croire qu'elle (Me Potvin) n'était pas reliée aux activités, impliquée aucunement dans les dossiers, les activités de son conjoint, Benoît Roberge», a indiqué la procureure-chef au bureau des relations publiques et de l'information du DPCP, Me Martine Bérubé, à l'issue de la comparution de Benoît Roberge.

Me Potvin a été relevée provisoirement de ses fonctions avec salaire dès samedi, au moment de l'arrestation de son conjoint «pour assurer l'intégrité des dossiers», a indiqué Me Bérubé. Me Potvin était toutefois à l'extérieur du pays à ce moment et l'a appris à son retour.

Me Bérubé a précisé que cette mesure, qui est de nature administrative et non une sanction disciplinaire, demeurait en vigueur jusqu'à nouvel ordre.

«Pour l'heure, nous allons lui permettre de reprendre le contrôle de sa vie personnelle», a expliqué Me Bérubé.

«On peut penser qu'au niveau de sa vie professionnelle pour le moment cette mesure lui convient aussi et qu'il n'y a pas lieu pour l'instant de procéder à un changement, mais éventuellement ça le sera.

«C'est une mesure qui non seulement protège l'intégrité du DPCP, mais la protège elle-même aussi», a fait valoir Me Bérubé.

Avec la Presse canadienne