La Sûreté du Québec (SQ) a démantelé hier un réseau de trafiquants de stupéfiants qui approvisionnait en drogue des détenus de deux prisons, vraisemblablement par l'entremise d'un avocat de Montréal.

Le criminaliste Luc Vaillancourt, 44 ans, aurait servi d'intermédiaire entre les trafiquants et les détenus, grâce à son accès privilégié à des personnes incarcérées aux centres de détention de Bordeaux et de Sorel. Les drogues introduites étaient principalement du cannabis, de la méthamphétamine et du haschisch.

Au total, 11 personnes sont visées par cette frappe policière, dont 4 entre les murs des centres de détention concernés. Aucun membre du personnel des prisons n'est toutefois impliqué dans cette affaire.

Informations du public

La SQ a amorcé son enquête dans ce dossier il y a environ six mois, après avoir reçu des informations du public. «L'enquête nous a permis de démontrer qu'un réseau structuré existe et entretenait des liens avec les deux centres de détention, via une personne qui avait accès aux détenus», a résumé la sergente Ingrid Asselin, porte-parole de la SQ.

L'avocat Luc Vaillancourt fera face à six chefs d'accusation, notamment pour trafic et complot. Il a récemment défendu un prédateur sexuel qui avait agressé cinq femmes à l'arme blanche dans le secteur de Grand-Mère. «Nous voulons envoyer un message clair: personne n'est au-dessus de la loi», a souligné la sergente Asselin.

La SQ a également confirmé les arrestations de Jean-François Raymond, Sylvie Mongrain, Richard Hunt, Karine Grenon et Mélanie Binette. Un autre suspect, Christian Brousseau, 42 ans, était toujours au large au moment d'écrire ces lignes.

D'autres arrestations possibles

Des perquisitions ont été menées dans certaines résidences des suspects et dans les deux centres correctionnels touchés.

La SQ n'a pu préciser s'il existe des liens entre ce réseau et le crime organisé. D'autres arrestations pourraient avoir lieu dans ce dossier.

Deux des suspects arrêtés, Jean-François Raymond et Sylvie Mongrain, avaient été impliqués en mars dernier dans une introduction par effraction qui avait dégénéré, à Sorel. Le couple était dans un véhicule, qui a été pris en souricière par la police. Le suspect avait alors heurté et blessé un policier avec sa voiture. Les deux suspects avaient ensuite été accusés de conduite dangereuse, d'agression armée, d'introduction par effraction et de vol.