Le Directeur des poursuites criminelles et pénales ne portera aucune accusation contre l'agente Stéfanie Trudeau, en ce qui a trait à son attitude lors de la manifestation étudiante du 20 mai 2012.

La policière, surnommée depuis «Matricule 728», avait aspergé des manifestants de poivre de Cayenne. L'incident avait été filmé et avait essaimé par le biais de YouTube. Le SPVM avait ouvert une enquête dans la foulée, et un rapport a été remis en avril dernier au DPCP. Deux procureurs de Québec ont analysé le dossier. Après étude, le DPCP a décidé de ne pas porter d'accusation. 

«Le segment vidéo ne permet pas d'apprécier l'intégralité de l'événement et son contexte», signale le DPCP dans un communiqué émis cet après-midi. On y explique que «27 déclarations de témoins ont été recueillies, et démontraient le caractère hargneux et violent de la manifestation.» Celle-ci avait été déclarée illégale, et les policiers cherchaient une «dispersion fluide de manifestants hostiles et la création d'une zone sécuritaire.» 

Le DPCP conclut que l'intervention ne dépassait pas les limites relatives à l'emploi de la force nécessaire. 

Autre dossier

La policière Trudeau n'est toutefois pas au bout de ses peines. Elle est la cible d'une autre enquête du SPVM pour une intervention musclée pour une bière sur la voie publique, survenue en octobre sur l'avenue Papineau. Encore une fois, l'affaire avait été filmée. Les propos pour le moins acerbes de Mme Trudeau après l'intervention avaient même été enregistrés à son insu. Les quatre personnes, Serge Lavoie, Rudi Ochietti, Simon Pagé et Karen Molina ont appris au printemps que les accusations portées contre elles étaient abandonnées. On ignore toujours si des accusations seront toutefois portées contre Mme Trudeau, qui est suspendue de son travail depuis octobre. 

Me René Verret, porte-parole du DPCP, a indiqué que l'enquête est toujours en cours, et que son service n'avait rien reçu jusqu'à maintenant.

Rappelons enfin que Mme Trudeau a été arrêtée et amenée au palais de justice de Montréal, en février dernier, parce que certains de ses propos avaient semé l'inquiétude chez ses pairs. Elle n'avait pas été accusée, mais avait dû signer un engagement de garder la paix et de ne pas communiquer avec les policiers de son service. Elle devait aussi se rendre à l'hôpital pour voir un psychiatre.