Angelo Cecere, cet ancien traducteur de la GRC surnommé la taupe, voulait obtenir au moins 250 000$ de la mafia italienne en échange de renseignements.

C'est ce que l'homme de 60 ans a déclaré cette semaine aux commissaires québécois aux libérations conditionnelles, dans une autre tentative visant à obtenir sa liberté.

En mai dernier, Cecere a été condamné à un an de prison pour abus de confiance et pour avoir divulgué des renseignements.

L'ancien employé civil de la GRC, qui traduisait les conversations en italiens captées par les policiers, a été arrêté en 2008 après être tombé dans un piège monté de toutes pièces par les enquêteurs qui cherchaient l'un de leurs employés soupçonné d'avoir fourni de l'information à la mafia italienne durant la vaste enquête Colisée. Les policiers ont arrêté Cecere chez lui alors qu'un individu lié à la mafia, Nicola Di Marco, sortait de sa maison avec des documents de la GRC.

Durant des procédures antérieures, Cecere avait dit que la raison pour laquelle il avait apporté des documents peu importants de la GRC chez lui c'est parce qu'il les collectionnait. Mais cette semaine, il a admis devant les commissaires que ces documents étaient importants et qu'il voulait les vendre au moins 250 000$ à Di Marco, notamment parce que son divorce avait avalé la moitié de son salaire.

Pour la première fois également, le détenu a dit qu'avant son arrestation, il consommait des antidépresseurs qui ont «influencé son comportement criminel».

«La Commission note positivement que vous avez été plus transparent aujourd'hui quant à vos délits et vos motivations pour les commettre. Elle est d'avis que ceci confère un aspect quelque peu utilitaire à vos propos et jette un doute sur votre crédibilité. La Commission trouve pour le moins étonnante la nouvelle information concernant votre médication qui, selon vous, aurait influencé votre criminalité. Elle voit dans cet élément une certaine tentative de minimiser vos délits», écrivent les commissaires Céline Chamberland et Jean Dugré, qui ont refusé d'accorder au détenu sa libération conditionnelle.

Cecere, qui souffre d'une maladie dégénérative des yeux, est détenu à l'infirmerie de la prison, sous protection. Aux commissaires, il s'est plaint d'être victime de taxage de la part de codétenus qui l'aident à remplir des formulaires ou des mémos.

Une fois qu'il aura obtenu sa libération, le sexagénaire veut retourner vivre auprès de ses proches et travailler pour un organisme qui assiste les propriétaires d'origine italienne.