Trois mois à peine après avoir été condamné à la suite des superprocès SharQc, le Hells Angel Mario Brouillette obtiendra sa libération d'office demain.

En soustrayant la détention préventive, Brouillette, 41 ans, a été condamné à trois ans de prison en avril après avoir plaidé coupable à une accusation réduite de complot pour meurtre dans le cadre des procès SharQc. Cette peine a toutefois été ajoutée à une autre qu'il purgeait déjà avant la fameuse opération d'avril 2009, si bien qu'il a fait les deux tiers de son temps et est admissible à une libération d'office.

Dans une décision rendue le 27 juin dernier et que La Presse a obtenue, les commissaires aux libérations conditionnelles l'assignent cependant à résidence, en plus de lui imposer de sévères conditions - notamment d'éviter les personnes associées au milieu criminel et les débits de boisson, d'occuper un emploi à temps plein et de divulguer ses revenus.

Brouillette, membre de la section de Trois-Rivières, a commencé à vendre des stupéfiants à 16 ans. Il avait fondé le club-école des Rowdy Crew en 1990 et avait été très impliqué dans la création d'une section des Hells Angels à Cabarete, en République dominicaine. Son père, Aurèle, est également membre des Hells Angels.

« Vous présentez une criminalité précoce, continue et persistante. La criminalité n'est pas circonstancielle. Elle répond plutôt à des choix et s'inscrit dans un mode de vie délinquant assumé», écrivent dans leur décision les commissaires, qui considèrent que le risque de récidive est élevé dans le cas de Brouillette.

Fait à noter, ce dernier a tenté de s'opposer, en vain, à une assignation à résidence. Dans une lettre qu'il a présentée aux commissaires, le motard affirme qu'il veut quitter les Hells Angels et retourner aux études. Il annonce également vouloir travailler dans l'entreprise de l'un de ses proches et «se concentrer sur son rôle de père et de pourvoyeur pour sa famille», lit-on dans la décision.

Autre libération

Par ailleurs, Achille Torre, 44 ans, arrêté au cours de la vaste rafle antimafia Colisée et condamné pour des importations de cocaïne à l'aéroport Trudeau, a franchi un autre pas vers sa libération conditionnelle totale le 28 juin en raison de son bon comportement et des succès de sa réinsertion sociale.

Depuis sa libération conditionnelle, Torre a cependant dû quitter un emploi qu'il avait trouvé, car son équipe de surveillance s'est aperçue que l'un des actionnaires de son employeur avait des liens avec le crime organisé italien.