«Un groupe organisé géré par Gilles Vaillancourt» a généré des redevances de 2% au profit du parti le PRO des Lavallois, «étroitement lié à la collusion entre les entrepreneurs, les firmes d'ingénierie et les fonctionnaires de la Ville de Laval».

C'est ainsi que la police décrit le système lavallois dans sa dénonciation en vue d'obtenir un mandat dans le cadre de l'enquête Honorer. Les informations contenues dans le document largement caviardé confirment les révélations faites hier par La Presse.

«Le projet Honorer a permis de relier Gilles Vaillancourt et son entourage à un système de redevances de 2% suite à l'octroi de contrats de la Ville de Laval avec diverses compagnies de construction et d'ingénierie de la construction. [...] Par la suite, un système est mis en place avec l'aide de fonctionnaires, d'ingénieurs et d'entrepreneurs. Les projets sont répartis de manière à satisfaire un même groupe d'entrepreneurs et de firmes d'ingénierie. [...] Finalement, la redevance de 2% est remise au maire Gilles Vaillancourt ou à son entourage, au profit de son parti le PRO des Lavallois».

Le document présente «un sommaire du modus operandi». Ainsi, peut-on lire qu'un député - dont le nom a été noirci - a raconté à la police que chaque début d'année, les principaux bureaux d'ingénierie et les entrepreneurs se réunissaient à l'invitation d'une personne - dont le nom est caviardé -, «pour discuter des projets à venir». Les «grands travaux» étaient énoncés et par la suite, ingénieurs et entrepreneurs se retrouvaient seuls. «Ils se départageaient les contrats et la redevance [...] serait de l'ordre de [...] des profits nets», peut-on lire. Selon ce témoin, les redevances pouvaient être remises «sous forme d'argent ou de chèques, parfois en dons officiels».

Toujours deux caisses

Une autre personne ayant travaillé dans deux firmes d'ingénierie a expliqué que les firmes de génie avaient la réputation d'être «le baril d'huile». Cet homme «rendait service aux organisations politiques dans le but de recevoir des contrats en retour. Une autre façon de recevoir des contrats était de sortir le baril d'huile», rapporte-t-on dans le document.

Ce même témoin a déclaré aux enquêteurs que «dans toutes les élections, il y a une caisse électorale officielle et une caisse électorale non officielle, où il y a des entrées en «cash». Il a précisé que «ce «cash»» sert à payer la publicité et à négocier le local de la campagne électorale».