Un ingénieur est accusé en vertu des lois sur la santé et la sécurité en lien avec l'effondrement meurtrier d'un centre commercial du nord de l'Ontario, survenu l'été dernier.

Le garage situé sur le toit du centre commercial Algo s'était alors affaissé, tuant deux femmes et blessant plusieurs autres personnes.

Le ministre du Travail de l'Ontario, Tom Zach a indiqué à La Presse Canadienne que l'accusait se nommait Robert Wood. Cet ingénieur aurait déjà été déclaré coupable d'une faute professionnelle en 2010.

Wood et son collègue Gregory Saunders, tous deux de la firme M.R. Wright and Associates, de Sault-Ste-Marie, avaient inspecté le centre commercial en avril 2012. Dans un rapport rédigé en mai de la même année, un mois avant l'effondrement, ils affirmaient que les structures de l'édifice étaient sûres malgré la rouille découverte sur les poutrelles.

La Presse Canadienne n'a pu joindre Wood.

Selon le ministère ontarien du Travail, l'ingénieur a mis en danger la vie de travailleurs en donnant de mauvais conseils. Une deuxième accusation est liée à des méthodes qui pourraient menacer des travailleurs.

Si l'ingénier est reconnu coupable, il risque une amende maximale de 25 000 $ ou jusqu'à 12 mois de prison. L'accusé devrait paraître en cour le 15 mai à Elliot Lake, la ville où s'est produit l'effondrement du centre commercial.

Doug Elliott, qui représente des citoyens de la ville, a dit lundi qu'il n'était pas surpris des accusations.

«Je sais que le ministère du Travail enquête sur toutes les personnes impliquées, a-t-il dit. Certains ingénieurs craignaient d'être accusés.»

L'enquête judiciaire, dirigée par le commissaire Paul Bélanger, a obtenu des preuves liées à la façon dont le centre commercial fut mal conçu dès le départ, son système d'étanchéité éprouvant des ratés dès sa construction, en 1980.

Des résidants et des propriétaires de magasins se sont plaints pendant des années de fuites graves provoquant l'effritement du béton et l'apparition de rouille sur les poutrelles.

Malgré tout, plusieurs inspections - dont certaines effectuées par des ingénieurs professionnels dans les mois précédant l'effondrement - n'ont pas permis de faire ressortir des inquiétudes quant à la catastrophe imminente.

Un rapport d'ingénierie effectué pour l'enquête a conclu que le sel de déglaçage et la constante pénétration de l'eau ont créé un environnement «quasi-marin» qui a provoqué une rouille importante des poutrelles de soutien.

Ultimement, une poutrelle soumise à des années de corrosion a finalement cassé, projetant un véhicule et du béton dans le centre commercial situé en-dessous du stationnement.

Les corps de Lucie Aylwin, âgée de 37 ans, et de Doloris Perizzolo, âgée de 74 ans, ont été retirés des débris quelques jours après l'effondrement.