Le réseau de trafiquants de drogue démantelé hier dans la région de Saint-Jérôme, dont une trentaine de membres comparaissent aujourd'hui, n'hésitait pas à user de violence pour s'imposer dans le lucratif marché de la drogue des Laurentides.

Dans le butin saisi par les policiers de l'Escouade régionale mixte Laval-Rive-Nord mercredi, on trouve un fusil de calibre .12 au canon tronçonné ainsi qu'une arme de poing à autorisation restreinte pour laquelle le propriétaire ne détenait pas l'autorisation requise.



La police a aussi saisi plusieurs armes qui, sans être illégales, étaient entreposées négligemment.



«En novembre, certains des suspects avaient été arrêtés par la police de Saint-Jérôme dans une affaire de séquestration, d'agression armée, de voies de fait et d'intimidation», a expliqué le sergent Frédéric Jean, porte-parole de la police de Laval et de l'Escouade régionale.



Les plaignants dans cette affaire étaient eux-mêmes trafiquants de drogue. C'est une chose plutôt rare, dans ce milieu, que de se plaindre des crimes dont on est victime. Les accusés sont notamment Jean-François Légaré-Robert, 31 ans, Matthew Clarke, 21 ans, Alain Tassé, 32 ans, et Antoine Sarmanoukian, 35 ans. Tous ont été arrêtés hier alors qu'ils étaient en attente de leur procès pour cette agression, qui remonte au 26 novembre à Saint-Jérôme.



Des 37 personnes arrêtées au cours de l'opération baptisée Escarpin, 30 comparaissent aujourd'hui par vidéoconférence au palais de justice de Saint-Jérôme. Ils devront répondre à de très nombreuses accusations allant de trafic de stupéfiants à complot, en plus d'accusations liées aux armes à feu pour quelques-uns d'entre eux.



Certains, très jeunes pour la plupart, font face à plus de 25 chefs d'accusation.



Jean-François Légaré-Robert et Francis Tremblay, tous deux arrêtés chez eux, place Diane, à Saint-Jérôme, seraient parmi les acteurs importants de ce réseau, que les enquêteurs associent aux motards criminels.



Parmi les autres suspects se trouvent Sylvain Raymond, Ronald Max Beaubrun, Joanie Charbonneau Pelchat, Maxym Patenaude Cloutier, Maxime Diotte Jarry, Pierre Fortier, Mathieu Girard, Dominique Girard-Morin, Martin Groulx, Luc Légaré, Josée Lemire, Nathalie Pinault et Patrick Plouffe.



Sept prévenus ont été relâchés contre promesse de comparaître.



L'employée civile de la police de Saint-Jérôme a quant à elle été relâchée sous conditions, sans avoir à promettre de comparaître. L'enquête se poursuit dans son cas. Son poste au centre d'appels lui donnait accès à des renseignements sur les enquêtes en cours dans la région, et on veut savoir si elle a agi à titre de taupe au profit du gang. Elle a été suspendue.



«Toutes les personnes que nous devions arrêter ont été arrêtées», a précisé le sergent Frédéric Jean.



Les perquisitions menées mercredi par les policiers de Laval et de Montréal en collaboration avec la SQ, la GRC et tous les corps policiers de la couronne nord ont aussi permis de saisir 70 000 $, des drogues diverses d'une valeur totale de 360 000 $ et un bateau d'une valeur de 30 000 $.



L'enquête n'est pas finie puisque les enquêteurs ont beaucoup de données à analyser.



«Nous avons saisi beaucoup de papiers de comptabilité et une quantité impressionnante de téléphones cellulaires, dont 50 à un seul endroit», a dit M. Jean.