Un membre en règle des Hells Angels s'est présenté mardi devant les commissaires aux libérations conditionnelles pour leur demander... de ne pas le libérer.

Il faut préciser que, en raison d'un point technique, Daniel Normand, 54 ans, membre de la section South, devait d'abord se voir refuser la libération conditionnelle par les commissaires, puis leur demander des droits de sortie pour voir sa famille d'ici à la fin de sa peine, en octobre prochain.

Arrêté avec presque tous ses «frères» Hells Angels lors de l'opération SharQc, en avril 2009, Normand a plaidé coupable le 26 octobre dernier à une accusation réduite de complot pour meurtre. Il a été condamné à huit ans de prison. Mais en soustrayant les 42 mois qu'il a passés en détention préventive, il lui restait 344 jours à purger; c'est donc devant les commissaires de la Commission québécoise des libérations conditionnelles qu'il a comparu.

Ceux-ci ont refusé sa libération au motif qu'il ne remet pas en question ses liens avec les Hells Angels. «Plusieurs éléments confirment votre forte appartenance à ce groupe, et vous vous déresponsabilisez totalement face au délit reproché. Vous recevez toujours du courrier envoyé par des sympathisants de partout dans le monde», écrivent les commissaires, qui soulignent également que Normand «a plaidé coupable par calcul de délais».

Normand, anciennement du défunt club-école des Evil Ones, sur la Rive-Sud, est devenu membre des Hells Angels en 2008. Il a travaillé dans une agence de danseuses de Montréal et a été mécanicien de chantier. Il a obtenu un diplôme d'études professionnelles en comptabilité pendant sa détention et compte chercher du travail dans le domaine de la construction une fois libéré. Il prône la légalisation de la marijuana.

Normand a déjà été condamné à 10 ans de prison après avoir été arrêté en possession de 10 kg de cocaïne à Winnipeg, en 1991.

Toujours mercredi, les commissaires ont également de libérer Guy LeMoyne, 49 ans, un sympathisant des Hells Angels de Sherbrooke aussi arrêté dans l'opération SharQc, notamment parce que «la motivation à changer est apparue faible» même si le détenu dit avoir rompu avec ses fréquentations négatives.