L'homme d'affaires montréalais Peter Sergakis vient d'être radié temporairement du registre des lobbyistes pour huit manquements à la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme.

À la suite d'une enquête, le commissaire au lobbyisme a constaté que M. Sergakis, qui préside l'Union des tenanciers de bars du Québec, en plus de diriger un vaste parc immobilier ainsi qu'une quarantaine de restaurants et de bars, a exercé des activités de lobbyisme sans avoir été dûment inscrit au cours des trois dernières années.

Il est maintenant interdit à M. Sergakis d'être inscrit pour une période de 55 jours.

Joint lundi après-midi, Peter Sergakis explique que ces dossiers concernent notamment des rencontres qu'il a eues à la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) ainsi qu'avec Revenu Québec. «Je trouve ça abusif. La plupart du temps, on était invité par eux pour discuter des changements de règlements ou à la loi. Il n'y avait rien de personnel. C'était pour le bénéfice des membres de l'Union», indique-t-il.

Peter Sergakis affirme toutefois avoir eu sa «leçon». «C'est sûr que c'est la loi et qu'il faut s'inscrire dans les 30 jours suivant la rencontre, mais je n'étais pas habitué et notre bureau a oublié d'avertir. Ça ne se produira plus.»

Toutes les inscriptions actives au registre des lobbyistes de M. Sergakis seront radiées. Il est notamment question du permis d'alcool unique dans les bars, de la lutte au tabagisme du gouvernement et des délais qu'il juge trop longs pour l'émission des permis par la RACJ.

M. Sergakis est également lobbyiste pour le compte de l'Association des propriétaires de bâtiments commerciaux du Québec (APBCQ). À ce titre, il dénonce l'augmentation de taxes foncières à Montréal et estime que «la mairesse [Valérie Plante] devrait respecter sa promesse électorale et modifier son budget».

Depuis sa création en 2002, le commissaire au lobbyisme a rarement imposé des sanctions aux lobbyistes. On compte seulement cinq cas, dont celui de M. Sergakis, confirme-t-on chez le commissaire.