Un leader du groupe de droite identitaire Atalante, Raphaël Lévesque, arrêté pour avoir fait irruption avec d'autres dans les bureaux du média VICE en mai, devait se présenter au palais de justice de Montréal jeudi matin, mais son dossier a été reporté au 28 septembre.

Il avait été arrêté à son domicile de Québec en juin, en lien avec cette intrusion survenue le 23 mai dans les bureaux montréalais de VICE. Sur sa page Facebook, Atalante Québec dit que ses membres sont allés leur remettre le prix de «média poubelle».

La plupart de ceux qui ont fait irruption chez Vice portaient des masques, sauf Raphaël Lévesque, qui ne portait que des lunettes fumées.

Selon ce qu'a rapporté Vice, il y avait une demi-douzaine de membres d'Atalante, et, à leur entrée dans leurs bureaux, ils ont offert des fleurs à l'employée qui leur a ouvert la porte. Ils ont ensuite lancé des tracts et des nez de clown partout sur le plancher. Selon Vice, le groupe réagissait à un article paru la semaine précédente qui parlait des rapides incursions d'Atalante, de plus en plus fréquentes, est-il rapporté dans un article publié sur son site de nouvelles. VICE a dénoncé l'intimidation ainsi faite à son égard.

Jeudi, Raphaël Lévesque devait être formellement accusé d'entrée par effraction, de méfait, d'intimidation et de menaces.

L'homme de 35 ans n'était pas présent au palais de justice jeudi matin.

Devant l'édifice se trouvaient plusieurs policiers et une vingtaine de personnes venues protester contre les néofascistes, disaient-ils, et plus spécifiquement contre Atalante. Ils distribuaient paisiblement des feuillets d'information intitulés «Les fascistes d'Atalante ne sont pas les bienvenus à Montréal (ni nulle part ailleurs)».

Ils avaient prévu la venue au palais de justice de membres d'Atalante, mais ceux-ci ne semblent pas s'être déplacés.

Un jeune homme, qui a refusé de s'identifier, se disant inquiet de représailles, a indiqué être devant le palais de justice, feuillets à la main, «pour signifier qu'à Montréal, il n'y a pas de présence possible de groupes d'extrême droite. Ils vont être combattus par tous les moyens nécessaires», a-t-il déclaré, ajoutant qu'il en sera de même à Québec.

Un autre, qui n'a pas non plus révélé son nom, s'est dit préoccupé, car il y a «un problème de radicalisation de l'extrême droite au Québec». Le mouvement prend de l'ampleur, a-t-il dit, et les idées d'Atalante sont à «l'encontre du progrès social».

Sur sa page Facebook, Atalante Québec fait valoir «qu'il ne peut y avoir de justice sociale sans préférence nationale» et s'insurge notamment contre l'immigration.

L'intrusion dans les bureaux de VICE avait été condamnée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et par les premiers ministres du Québec et du Canada.