Le Super Aqua Club de Pointe-Calumet fonctionnait toujours à plein régime jeudi et se promettait de rester ouvert tout l'été, alors que la police s'activait à vérifier de nouvelles allégations de nature sexuelle concernant son unique propriétaire.

« Réjean, on ne le reverra plus icitte. Il ne peut pas se présenter », a assuré une employée qui se tenait à l'entrée du parc aquatique, walkie-talkie à la main, et qui a refusé de donner son nom, jeudi après-midi.

Tous les employés étaient au courant de l'arrestation de leur patron Réjean Julien Proulx, 57 ans, accusé cette semaine d'avoir agressé sexuellement un adolescent de 16 ans sous son autorité, le 22 décembre dernier.

La Sûreté du Québec a déployé une « structure de gestion des enquêtes sur les crimes en série » parce qu'elle a des raisons de croire qu'il y aurait plusieurs victimes.

Une source proche de l'enquête a confié à La Presse que plusieurs dénonciations évoquent un modus operandi similaire, soit une grande générosité et des cadeaux suivis d'attouchements envers des adolescents envers qui l'homme était en position d'autorité.

Il s'était déjà dénoncé

Selon ce qu'a pu confirmer La Presse, Réjean Julien Proulx s'était rendu au quartier général de la Sûreté du Québec, à Montréal, il y a quelques années, pour se dénoncer lui-même. Un interrogatoire avait été amorcé, mais le quinquagénaire semblait être dans un état second, possiblement intoxiqué, et l'entrevue a été jugée non recevable.

Le porte-parole de la SQ, Hugo Fournier, a simplement confirmé de son côté que « de nouvelles informations ont été acheminées et sont en train d'être validées par les enquêteurs ».

Réjean-Julien Proulx, qui déclare habiter sur le site même du club, a raccroché sans faire de déclaration lorsque La Presse l'a joint jeudi.

Ouverts pour tout l'été

Aux bureaux administratifs de son entreprise, une deuxième employée a déclaré sans s'identifier qu'aucun commentaire ne serait émis sur les crimes dont le propriétaire est accusé.

« On est ouverts, pour tout l'été, il n'y a rien qui change. Il n'y a juste rien à dire sur Réjean », a-t-elle expliqué.

Plusieurs écoles ont visité le parc dans le cadre de sorties scolaires jeudi et la nouvelle ne semblait pas avoir gâché la journée des visiteurs.

« J'ai vu l'article ce matin, mais je pense qu'aucun des jeunes n'était au courant. Ils ont passé une très belle journée », assure Sébastien St-Gelais, enseignant au secondaire à Mont-Royal.

- Avec la collaboration d'Isabelle Hachey, La Presse

Photo fournie par la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes

Réjean Julien Proulx