Ancien PDG de l'Ordre des conseillers en ressources humaines, Florent Francoeur a été radié à vie pour avoir eu des liaisons secrètes avec cinq de ses employées sur une période de 10 ans, de 2005 à 2014.

La décision du conseil de discipline de l'ordre professionnel a été rendue publique hier.

Ironiquement, l'organisme dirigé pendant 23 ans par M. Francoeur est responsable des comportements et de la déontologie des professionnels de la gestion des ressources humaines.

M. Francoeur a démissionné de son poste en 2015, à la suite de la dénonciation d'une employée avec laquelle il avait eu une relation intime.

Au début de l'année, il a reconnu sa culpabilité à trois chefs d'accusation d'inconduites sexuelles devant le conseil de discipline de son ordre professionnel. Puis, le 1er février, il s'est fait montrer la porte par le ministre de l'Emploi, François Blais.

M. Francoeur était accusé de s'être adonné à des actes sexuels et à des relations intimes avec cinq employées placées sous sa supervision directe ou indirecte. Les actes sexuels ont notamment eu lieu au bureau et durant les heures de travail.

« M. Francoeur nous apparaît comprendre qu'en agissant comme il l'a fait, il n'a pas respecté les frontières de sa relation professionnelle avec les femmes au dossier, qu'il a manqué à ses devoirs de transparence, d'indépendance, de loyauté et de distance et qu'il s'est placé en situation de conflit de rôle et d'intérêts », dit le Dr Marc Ravart dans son rapport d'expertise psychosexuelle, présenté au conseil de discipline.

Il ajoute : « D'emblée, on ne rapporte pas que Monsieur ait été harcelant, menaçant ou agressif dans son approche envers elles. Par contre, [...] je comprends que les femmes au dossier se sont, à divers degrés de force, senties manipulées et trompées par Monsieur en apprenant qu'il entretenait, pendant leur relation, des relations intimes avec les autres femmes au dossier. »

Quatre des cinq femmes impliquées ont démissionné de leur poste après des congés de maladie entre 2013 et 2015.

Sanction

Dans sa décision, le conseil de discipline, qui a aussi imposé à M. Francoeur une amende de 10 500 $, précise que le but de la sanction n'est pas de punir le professionnel fautif, mais d'assurer la protection du public. 

Le conseil rappelle par ailleurs que le contexte de l'infraction commise par M. Francoeur est particulièrement important : « L'intimé est au sommet de la profession qui valorise des relations de travail empreintes de respect, d'objectivité et, surtout, exemptes de harcèlement sous toutes ses formes. »