Congédiée pour avoir imprimé l'échelle de salaires des employés en complicité avec sa fille - ce qui est considéré comme un vol d'informations par son employeur - une travailleuse a vu le tribunal annuler son congédiement.

Mais le Tribunal administratif du travail a aussi ordonné à l'employeur, qui exploite une résidence privée pour aînés à Lac-Mégantic, de la réintégrer dans son emploi... alors qu'elle ne voulait pas y retourner.

L'employeur, la Société en commandite Village Harmonie 1, avait obtenu une lettre de démission «sous la contrainte», selon le tribunal, en menaçant d'appeler la police pour dénoncer ce qu'il qualifiait d'acte criminel. Il avait ajouté que s'il les congédiait, il leur serait difficile de trouver un autre emploi à Lac-Mégantic.

Qui plus est, ce n'est pas la plaignante, Linda McMahon, qui avait imprimé l'échelle de salaires des employés, à partir de l'ordinateur des préposés aux bénéficiaires, mais sa fille, qui travaillait aussi à la même résidence, à l'époque, en 2015.

Le tribunal a donc jugé que la preuve ne permettait pas de démontrer que Mme McMahon s'était approprié l'échelle de salaires des employés. Il a aussi estimé que l'allégation de «complicité» avec sa fille était du «double ouï-dire».

Bien que les deux travailleuses avaient accepté de signer une lettre de démission, le tribunal a fait valoir qu'elles l'ont signée «sous la contrainte». Il annule donc le congédiement de Mme McMahon, qui était survenu en septembre 2015. Toutefois, elle avait dit au tribunal qu'elle ne voulait plus retourner travailler là, mais le tribunal en a décidé autrement.