Un simple tweet d'une centaine de caractères suffit pour se retrouver devant les tribunaux. Un militant pour la séparation de la Catalogne vient d'en faire l'implacable constat. Le Montréalais Armando Tremblay Cloutier a été accusé hier d'avoir menacé de brûler l'ambassade de l'Espagne après avoir fait cette menace mot à mot sur Twitter dimanche soir.

«Jvais aller brûler l'ambassade de l'Espagne #manifencours #Catalogne #solidaritywithcatalonia», a-t-il écrit sous un pseudonyme. Ce message a été aimé par deux autres utilisateurs.

Arrêté lundi soir à 22h30, l'homme de 34 ans a comparu au palais de justice de Montréal pour faire face à une accusation d'avoir proféré des menaces de «brûler, détruire ou endommager» un immeuble, soit l'ambassade de l'Espagne, une infraction passable d'une peine de deux ans.

Menace sérieuse ou pas, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a pris le message très sérieux et a immédiatement prévenu le Service de police de la Ville Montréal (SPVM). « La GRC a communiqué avec le SPVM pour rapporter des propos haineux de la part de cet individu sur des réseaux sociaux. On avait une manifestation [mardi] face au consulat d'Espagne», a expliqué Benoit Boisselle, porte-parole du SPVM. Armando Tremblay Cloutier n'était pas connu du SPVM.

Dimanche sur Facebook, l'accusé avait publié une vidéo de CNN montrant les violences en Espagne pendant le référendum pour la séparation de la Catalogne. Sur Twitter, Armando Tremblay Cloutier s'en prend régulièrement aux policiers du SPVM. « Ça reste des ostie de flics au service des riches et des fascistes», écrivait-il en mai dernier.

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NDLR: Faute de preuves de la Couronne, Armando Tremblay Cloutier a été acquitté le 5 février 2018 des accusations qui pesaient contre lui.