Le Montréalais Amor Ftouhi, accusé d'avoir poignardé un policier à l'aéroport de Flint, au Michigan, en juin, vient de subir un premier revers devant la justice américaine.

L'homme souhaitait, pour préparer sa défense, obtenir à l'avance les noms et les coordonnées de tous les témoins rencontrés par la police dans le cadre de l'enquête menée à son sujet, demande refusée hier par une juge du district judiciaire du Michigan pour des raisons de « sécurité publique », selon un document consulté par La Presse.

En juillet, quelques semaines après son arrestation aux États-Unis le 21 juin, Amor Ftouhi s'est adressé au tribunal par l'intermédiaire de son avocate pour tenter de forcer le gouvernement américain à dévoiler les informations personnelles des témoins dans cette affaire.

Les procureurs du gouvernement américain entendent divulguer le détail de l'identité de ses témoins seulement lors de la première étape du procès. La défense obtiendra donc les informations de chacun seulement une fois qu'ils se trouveront devant le juge. Les avocats d'Amor Ftouhi estiment qu'une fois le procès commencé, il sera trop tard pour qu'ils puissent se préparer adéquatement.

« TERRORISME INTERNATIONAL »

« Le gouvernement a révélé qu'une quantité énorme d'éléments avaient été découverts et que d'autres le seraient encore à mesure que le gouvernement explorerait les liens de cette affaire avec le terrorisme international. En outre, le gouvernement voudra obtenir des éléments d'information de la part du gouvernement canadien, ce qui semble être un processus qui prend du temps », a expliqué l'avocate de Ftouhi dans une requête présentée à la cour du Michigan en juillet.

« Nous estimons qu'il y a de nombreux témoins oculaires de cet incident, ainsi que des témoins du voyage de M. Ftouhi entre Montréal et Flint dans les jours précédant l'incident. Les autorités canadiennes ont également enquêté sur M. Ftouhi à Montréal. Parce que [l'événement] s'est produit dans un aéroport, les témoins peuvent être loin. Les témoins montréalais le sont certainement », a écrit la défense pour expliquer pourquoi elle a besoin dès maintenant des noms et coordonnées des témoins.

Hier, après avoir entendu de vive voix les arguments des deux parties, la juge Linda V. Parker a tranché. Sa réponse : pas question, « dans l'intérêt de la sécurité publique ».

Le début du procès devant jury est prévu pour le 16 janvier 2018. Ftouhi restera détenu d'ici là.

Le résidant du quartier Saint-Michel est accusé d'avoir interféré avec la sécurité d'un aéroport et d'avoir commis un geste de violence dans un aéroport international en poignardant le policier Jeff Neville. Il risque la prison à vie.