Alexandre Coderre, le fils du maire Denis Coderre, a plaidé coupable mardi après-midi à cinq chefs d'accusation de fraude de moins de 5000 $ et de méfaits pour avoir fait amorcer une enquête policière sous de fausses représentations. Son père avait informé lui-même le chef de police Philippe Pichet, persuadé que son fils était victime de fraude et de vol d'identité.

Or, pendant plus d'un an, Alexandre Coderre n'a jamais informé les enquêteurs et ses proches de ses mensonges. «Le comportement délictuel s'est continué. Il a continué de mentir. Il a même retiré une carte SIM de cellulaire visé par un mandat de perquisition», a expliqué la procureure de la Couronne Me Fannie Turcot, dans un résumé commun des faits.

L'enquête poursuivie par la Sûreté du Québec a finalement permis de découvrir qu'Alexandre Coderre avait commis plusieurs fraudes entre 2015 et 2016 et n'avait jamais été victime de vol d'identité. Le jeune homme consommait des services payants sur internet, lesquels étaient payés par carte de crédit. Il appelait ensuite les banques pour contester ces transactions, affirmant qu'il n'était pas l'auteur de celles-ci. Il a ainsi fraudé plus de 16 000 $ en quatre occasions à l'encontre de deux banques et de plusieurs fournisseurs internet.

Le jeune homme de 21 ans avait «perdu le contrôle» en raison de sa cyberdépendance, a martelé hier son avocat Me Conrad Lord devant la juge Sylvie Durand de la Cour du Québec. Pour vaincre sa cyberdépendance, Alexandre Coderre a d'ailleurs entamé une thérapie il y a quelques mois. Me Lord assure que son client s'est «pris en main» et que la thérapie se «déroule à merveille».

Selon Me Lord, Alexandre Coderre peut compter sur l'appui de toute sa famille. Il était d'ailleurs accompagné de sa mère pendant l'audience. Son père, Denis Coderre, devrait être présent le 20 décembre prochain pour les représentations sur la peine, a ajouté Me Lord.

«Le père veut être présent pour accompagner son fils. C'est un moment important, l'imposition d'une peine. Et le père ne se défilera pas de ses obligations. Ce n'est pas parce qu'il est maire ou qu'il occupe une position d'autorité qu'il n'est pas un père de famille, qu'il n'a pas à coeur ses enfants», a expliqué l'avocat de la défense.