L'ex-maire de Montréal par intérim, Michael Applebaum, a pu sortir de prison, mardi, après avoir purgé le sixième de la peine d'un an qui lui a été infligée le 30 mars dernier. Il reconnaît maintenant sa «responsabilité dans les  délits commis» mais soutient que l'argent est allé au parti et non à lui. Il n'a besoin d'aucun plan correctionnel, car il n'y a pas de besoin criminogène.

C'est, entre autres, ce qui se dégage de la décision rendue mardi par la Commission des libérations conditionnelles du Québec. Au terme de son procès, M. Applebaum a été déclaré coupable de fraude contre le gouvernement, abus de confiance, et de complots liés à ces deux accusations. Les crimes avaient été commis entre 2006 et 2011, alors qu'il était maire de l'arrondissement Notre-Dame-de-Grâce/Côte-des-Neiges.

Par l'entremise de son attaché politique, Hugo Tremblay, il avait demandé des pots de vin totalisant environ 50000 $ à des entrepreneurs pour faire avancer leurs projets. Il n'avait pas témoigné à son procès. Au moment de recevoir sa peine, il avait dit qu'il deviendrait un meilleur homme.

Détention difficile

Bien qu'elle ne fut pas longue, M. Applebaum, 54 ans, a trouvé son incarcération difficile. Il a cependant participé à des programmes, soit l'accueil, la zoothérapie, et les rencontres AA, même s'il n'a pas de problème d'alcool, lit-on dans la décision. Son plan à sa sortie de prison était de rentrer chez lui, se chercher un emploi, s'occuper de sa mère malade, et faire du bénévolat. On note qu'il a des dettes d'avocats importantes.

Selon le professionnel qui a évalué M. Applebaum, ce dernier a exprimé des remords pour ses délits, et remarque qu'il a tiré une leçon des événements. Mais on note aussi que M. Applebaum «est en mesure de dépasser l'aide professionnelle», puisqu'il a offert des conseils au professionnel, «ce qui est déplacé dans le contexte.»

Selon l'agent de probation, M. Applebaum présente deux sentiments distincts face à sa situation : il est amer face au flou qui entoure les activités de financement politique, et il mine la crédibilité de son ex-attaché politique qui a témoigné contre lui. À d'autres moments, M. Applebaum apparaît repentant d'avoir brisé son serment de maire et admet que des entrepreneurs ont acheté des billets en argent liquide dans le cadre de collectes de fonds. M. Applebaum affirme n'avoir pas profité personnellement de l'argent.

M. Applebaum est libéré, et il sera sous probation pendant deux ans, comme l'avait décrété la juge Louise Provost. On lui demande de faire du bénévolat au moins 20 heures par semaine.