L'enquêteur Mathieu Guilbault a été interrogé à son tour, vendredi, lors du procès de Shakti Ramsurrun.

Le lieutenant-détective de la police de Gatineau a dû répondre au contre-interrogatoire de l'avocat de la défense, Me Richard Dubé.

Selon l'avocat, la configuration de la salle d'interrogatoire et la proximité physique du policier augmentent l'anxiété chez le suspect.

Lors de l'interrogatoire, le policier s'approche du suspect pour mettre les choses au clair. « Il est entre vos deux jambes, vous lui touchez, dit Me Dubé. Ce n'est pas pour faire monter l'anxiété ? »

Selon le policier, ce langage corporel vise à obtenir un rapprochement avec l'interlocuteur, alors presque inconnu.

Me Dubé a par ailleurs souligné que le ton avait monté en fin d'interrogatoire, alors que le policier avait promis de ne pas « crier » et d'être respectueux avec le suspect.

L'avocat a questionné plusieurs des techniques d'interrogatoire du policier, qui a expliqué aux membres du jury les étapes classiques d'un tel exercice.

En toute fin du contre-interrogatoire, Me Dubé a sorti un acte d'accusation visant une des victimes, Louise Leboeuf. 

Le document, daté du mois de juin 2006, indique que Mme Leboeuf était accusée d'avoir volé plus de 5 000 $ à l'une de ses autres filles, qui n'est toutefois pas la victime Anne-Katherine Powers.

« Est-ce possible, à ce moment, qu'il puisse y avoir un tueur à gages, un vol suivi d'homicides, de meurtre suicide (et non un triple meurtre prémédité) ? », a questionné l'avocat.

Me Dubé a souligné que le policier soumet au suspect que ce dernier a 'snapé' sans vraiment vouloir commettre le crime.

« L'état mental est très important à traiter dans des dossiers de meurtre », a ajouté Me Dubé.