Invoquant le risque de fuite, et le danger qu'il représente pour la société, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié a refusé de remettre en liberté Sivaloganathan Thanabalasingham, au terme d'une longue audition, jeudi.

C'est la deuxième fois cette semaine que M. Thanabalsingham se voit refuser la remise en liberté par la CISR. L'homme de 31 ans a échappé à son procès pour le meurtre de sa femme, la semaine dernière, quand un juge a décrété un arrêt des procédures pour délais déraisonnables, en vertu de l'arrêt Jordan. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales en appelle toutefois de cette décision.

M. Thanalasingham avait commis des voies de fait à trois reprises à l'endroit de sa femme, Anuja Baskaran, dans les mois précédant la mort brutale de celle-ci, en août 2012. Cela lui vaut l'ordre de renvoi, car il n'était pas citoyen canadien au moment des faits. Il peut cependant contester cette mesure, ce qu'il fait.

D'autre part, il bénéficie d'une autre protection : il est arrivé au Canada en 2004 en tant que réfugié politique. Son avocat, Me Vic Artinian, a signalé que les procédures seront longues et qu'il sera compliqué de le renvoyer, vu qu'il bénéficie de la protection de la Convention des réfugiés. Il demandait à ce qu'on remette M. Thanabalasingham en liberté. Mais les deux témoins qu'il a présentés, le frère et la belle-soeur, prêts à s'engager à hauteur de 55 000 $ pour faire sortir M. Thanabalasingham de prison, n'ont pas convaincu le commissaire. Pour eux, c'est l'épouse décédée qui créait les problèmes dans le couple.

M. Thanabalasingham pourrait avoir une autre audition dans 30 jours.

Rappelons que la femme de 21 ans a été égorgée dans l'appartement où elle vivait avec M. Thanabalasingham.