Un an après la crise qui a secoué le Centre jeunesse de Laval, le Service de police de Laval (SPL) constate une première baisse significative du nombre de fugues. Cet élément est souligné dans le rapport d'activité 2016 déposé au conseil municipal la semaine dernière.

FUGUES : UN AN PLUS TARD

Le nombre de fugues à Laval est passé de 734 en 2015 à 408, en 2016 (233 jeunes filles). « À la suite des fugues à répétition et l'exploitation sexuelle qui est associée au phénomène, il y a eu différentes interventions et actions de la part du Centre jeunesse. C'est ce qui a permis, en partie, de réduire le nombre de fugues », estime Serge Gaignard, directeur adjoint du SPL, au secteur Enquête. De son côté, le SPL a ajouté des ressources consacrées aux enquêtes sur l'exploitation sexuelle et a mené une opération ciblant les clients sollicitant des mineurs, garçons ou filles.

BAISSE DE LA CRIMINALITÉ

Le rapport fait état d'une baisse des crimes contre la personne de 3,2 % par rapport à l'année précédente, et ce, bien que l'on compte cinq homicides et sept tentatives de meurtre sur le territoire de Laval. On constate une baisse des plaintes de violence conjugale ainsi qu'une diminution des agressions sexuelles qui ont été signalées. « Si on a un bilan si positif, c'est clairement à cause de la fierté et l'engagement de mes policiers. [...] Au quotidien, ils assurent la sécurité des citoyens », a souligné le directeur du SPL, Pierre Brochet.

TENSIONS SYNDICALES

Ce bilan du SPL se fait sur fond de tensions syndicales. Les négociations avec les policiers ont commencé il y a plus de trois ans et les moyens de pression se sont accentués récemment. En plus de la médiation, les parties sont en arbitrage concernant la Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal (loi 15). « Tant qu'il y a des échanges, on doit demeurer positifs », affirme le chef de police Pierre Brochet, qui reconnaît qu'il y a de « l'exaspération » chez les policiers dont le salaire n'a pas bougé depuis 2013.

HAUSSE DES FRAUDES

Mars est le mois de la prévention de la fraude. Ce type de crime est en augmentation sur le territoire de Laval avec 1050 cas en 2016 alors qu'on en comptait 950 en 2015. « Le service de police fait face à de nouveaux phénomènes criminels, explique le directeur adjoint Serge Gaignard. On remarque que les fraudes augmentent depuis plusieurs années, ce qui est lié à une plus grande utilisation de l'informatique. Cela exige donc un plus grand déploiement technologique pour y faire face. On doit s'adapter. »

PLAN SUR LA RADICALISATION

En novembre dernier, le SPL a lancé une stratégie de prévention sur la radicalisation afin d'éviter la violence que cela peut engendrer. Les policiers font notamment des conférences dans les écoles. « On est la seule ville qui a mis en place un tel plan. Quand les événements de Québec [tuerie ayant fait six morts au Centre culturel islamique] sont survenus, j'ai mobilisé le comité permanent qui regroupe des partenaires de la santé, de la justice et de l'éducation, et le comité a rencontré les leaders de la communauté arabe », a expliqué le directeur du SPL, Pierre Brochet.

TAUX DE SOLUTION À LA BAISSE

Le SPL réussit à résoudre, année après année, près des trois quarts des crimes perpétrés contre la personne. En 2015, ce taux se situait à 75 % et en 2016, à 73 %. Solutionner les infractions contre la propriété (incendie, introduction par effraction, vol, fraude, recel) est vraisemblablement plus difficile. L'année dernière, le SPL n'a résolu que 17 % des cas qui lui ont été soumis, un taux en décroissance depuis cinq ans. En 2012, le taux de résolution de ce type de crimes était de 21 %.

LOTERIE VIDÉO : ACTION LIMITÉE

À Laval, certains bars exploitant des appareils de loterie vidéo (ALV) appartenant à Loto-Québec sont liés au crime organisé. Mais il semble que l'action policière soit limitée. « On fait des représentations auprès de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) qui donne les licences. C'est l'emprise que nous avons. [...] Une fois que la licence est émise, c'est la RACJ qui a autorité », a indiqué Serge Gaignard. C'est Laval qui a la palme du plus grand nombre d'ALV, soit 5,3 par 1000 habitants.