Les juristes de l'État, en grève depuis le 24 octobre, reprendront la négociation avec le Conseil du trésor au cours du week-end.

Lors d'une entrevue, vendredi, le président de leur association, Les Avocats et notaires de l'État québécois (LANEQ), Me Jean Denis, s'est dit encouragé, mais il a avoué du même souffle que sa banque d'optimisme commence à s'épuiser après plus de trois mois de débrayage.

Me Denis affirme que des progrès ont été réalisés depuis l'arrivée en poste du ministre Pierre Moreau au Conseil du Trésor.

« Oui », il y a des progrès, a-t-il dit.

« Depuis que M. Moreau est là, je ne m'en suis pas caché. M. (Carlos) Leitao ne s'occupait pas de notre dossier ; ça ne l'intéressait pas et ça a paru. Depuis que M. Moreau est là, ça bouge. Donc, moi je suis encouragé. Et M. Moreau est un avocat ; on est des avocats, donc c'est encore plus encourageant », a opiné Me Denis.

Et à Québec, le premier ministre Philippe Couillard a convenu qu'il y avait « une perspective de solution à la table de négociation » et que le ministre Moreau y travaillait « excessivement activement ».

Mardi dernier, Me Denis a rencontré le ministre Moreau pendant une heure et demie. « On s'est parlé bien franchement, (ça a été) très cordial, très amical même, sans animosité. Il m'a demandé si on était capable de régler le monétaire. Je lui ai dit dans quelle mesure on accepterait certaines choses. Il m'a dit que ça avait de l'allure ce que je lui avais dit. Donc, c'est déjà pas pire », a-t-il conclu.

Ces 1100 avocats et notaires qui travaillent au sein de différents ministères et organismes gouvernementaux revendiquent le même traitement que les procureurs aux poursuites criminelles et pénales.

Me Denis estime à « 10 pour cent sur quatre ans » ce qu'ils ont obtenu. « L'aménagement, on peut faire plein de choses à l'intérieur de ça, pourvu qu'en rémunération globale, ça corresponde aux 10 pour cent qui a été accordé aux procureurs de la Couronne », a-t-il précisé.

Ils revendiquent également la reconnaissance de leur autonomie professionnelle.

Le premier ministre Couillard a répété qu'il n'était pas « dans l'ambiance d'une loi spéciale » pour forcer le retour au travail des grévistes. Bien que les services essentiels soient assurés, la grève des avocats et notaires a ralenti le processus législatif à l'Assemblée nationale et causé de nombreux délais devant des tribunaux.

« Il semble que tous les éléments sont réunis pour avoir une entente négociée », a conclu le premier ministre Couillard.