Des chauffeurs de camion de religion sikhe devront enlever leur turban et le remplacer par un casque jaune, à la suite d'un jugement de la Cour supérieure du Québec qui tranche que dans ce cas-ci, la sécurité passe avant la religion.

Trois hommes de religion sikhe voulaient être exemptés de porter le casque protecteur lorsqu'ils travaillaient au port de Montréal en invoquant la liberté de religion protégée par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et la Charte canadienne des droits et libertés.

Le port de Montréal avait mis en place une mesure d'accommodement, mais certains camionneurs l'ont jugée commercialement non viable. La procédure modifiée devenait plus complexe et rendait le chargement des marchandises plus long.

Se voyant refuser l'accès aux terminaux portuaires s'ils ne respectaient pas la procédure, les demandeurs se sont plaints d'être victimes de discrimination fondée sur la religion.

Dans sa décision rendue mercredi, le juge André Prévost de la Cour supérieure rejette leur recours.

Bien qu'il reconnaisse que la politique obligeant le port du casque protecteur contrevient à leur liberté de religion et crée une discrimination, il estime qu'elle doit être maintenue puisqu'elle a été adoptée dans le but d'assurer la sécurité des personnes.

La politique est justifiée en regard du bien-être général et de la sécurité des citoyens du Québec vu les risques importants de blessures à la tête pour les camionneurs qui y circulent, poursuit le magistrat dans son jugement.