Un groupe d'une centaine de chauffeurs de taxi montréalais a annoncé, mardi, qu'il poursuivrait la Ville de Montréal afin d'obtenir le droit de porter le jeans noir au travail.

Les chauffeurs ont indiqué qu'ils déposeraient une injonction au cours des prochains jours demandant au tribunal d'annuler un règlement municipal entré en vigueur au mois de janvier leur imposant notamment un code vestimentaire.

Le règlement exige des chauffeurs qu'ils portent «un pantalon long noir», mais le groupe soutient que les inspecteurs municipaux ont pris l'initiative d'interpréter cette exigence comme excluant le jeans noir.

«Les enquêteurs sont arrogants envers tous les chauffeurs de taxi sans exception», a déclaré Mouhcine El Meliani, l'un des demandeurs, en entrevue. Un pantalon long noir, c'est toutes sortes de pantalons, c'est général. Ça nous cause un stress moral parce que chaque fois qu'on sort pour travailler, on se dit qu'ils vont venir nous donner une contravention.»

M. El Meliani a dit avoir reçu deux contraventions de 174 $ pour avoir porté un jeans noir.

Le code vestimentaire fait partie des efforts de la Ville de Montréal pour moderniser le secteur du taxi, qui est déjà lourdement réglementé.

Le chauffeur de taxi «doit être vêtu proprement et sobrement; ses vêtements ne doivent être ni maculés ni déchirés» stipule le règlement.

Outre le pantalon long noir, les chauffeurs ont le droit de porter des bermudas noirs entre le 1er mai et le 30 septembre.

Au Québec, le gouvernement impose une limite stricte au nombre de permis de taxis pouvant être délivrés dans chaque ville afin d'assurer un certain revenu aux chauffeurs.

Les nouveaux joueurs illégaux comme Uber ont fâché l'industrie et les politiciens tentent depuis de trouver des moyens pour rendre les taxis plus attrayants aux yeux des citoyens.

Le règlement oblige aussi les chauffeurs à sortir de leur véhicule et à ouvrir la porte aux passagers au départ et à l'arrivée.

Marie-Hélène Giguère, une porte-parole du Bureau du taxi de Montréal, a refusé de commenter le cas de M. El Meliani.

Elle a affirmé que l'implantation du «plan d'action» de la Ville pour moderniser le secteur se déroulait bien.

«Je dirais que l'industrie est vraiment heureuse des changements qui sont apportés, a-t-elle assuré. (Les chauffeurs) sont vraiment parties prenantes dans l'ensemble des plans d'action.»

Elle a ajouté que les chauffeurs avaient toujours la possibilité de contester leur contravention devant la cour municipale.