Le recours à l'isolement dans les prisons fédérales a fléchi d'environ 40 % depuis quelques mois, a révélé jeudi le bureau de l'enquêteur correctionnel.

Après avoir été «surutilisée» - et dénoncée par l'enquêteur - pendant une décennie, la pratique semble avoir de moins en moins la cote dans les établissements du pays.

«Je peux vous dire qu'on a vu des changements dans les derniers mois», a expliqué jeudi matin l'enquêteur correctionnel, Howard Sapers, en conférence de presse à Ottawa.

«Clairement, on a prévenu Service correctionnel du Canada que le ministère porterait une attention à cet enjeu», a-t-il souligné.

Selon le porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, il ne faut pas établir un lien de cause à effet entre l'élection du nouveau gouvernement libéral et ces statistiques réjouissantes.

Le ministre travaille avec sa collègue à la Justice, Jody Wilson-Raybould, afin de réviser les changements apportés au système de justice pénale dans les 10 dernières années, et la question de l'isolement cellulaire en fait partie, a ajouté le porte-parole.

La diminution du nombre de placements en isolement cellulaire est une bonne nouvelle, mais cela soulève des questions sur la façon dont la loi était appliquée au cours des dernières années, a souligné Ivan Zinger, directeur du bureau de l'enquêteur correctionnel.

«Si on a vu une réduction de 40 %, ça veut dire qu'on doit se poser des questions, si les services correctionnels appliquaient la loi et étaient en conformité avec la loi pendant toutes ces années», a-t-il indiqué.