Le Tribunal administratif du travail a dû intervenir dans le cadre d'une grève illégale, qui a touché lundi dernier quelques installations d'Hydro-Québec sur la Côte-Nord.

Dans la région de Manicouagan, des syndiqués ont exercé différents moyens de pression depuis plusieurs semaines, notamment des débrayages illégaux.

De même, des syndiqués des installations à Havre-Saint-Pierre et Sept-Îles n'ont pas effectué les tâches qui leur étaient assignées.

De plus, d'autres syndiqués ont érigé des piquets de grève devant deux édifices d'Hydro-Québec situés à Baie-Comeau. Les policiers ont même dû intervenir. Selon la plainte déposée par Hydro-Québec, une centaine de personnes y refusaient de travailler et retardaient l'accès aux édifices.

Le Tribunal administratif du travail a dû mandater un conciliateur pour calmer le jeu. Il s'est mis à la tâche lundi soir.

Les parties en sont finalement venues à une entente. Elles ont signé une lettre dans laquelle chacune formule des engagements. Le non-respect des engagements qui y sont pris constituerait donc une violation d'une ordonnance du tribunal.

Le syndicat qui représente les employés de métier - la section locale 1500 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) - a dû s'engager dans la lettre à ce que ses membres «n'exercent aucune grève illégale ou action concertée» jusqu'à ce qu'ils obtiennent le droit de grève, soit après décembre 2018.

De son côté, la direction d'Hydro-Québec s'est engagée à «limiter les mesures disciplinaires inhérentes à la participation par les membres du syndicat à la grève illégale». Les employés en cause se verront remettre une lettre de réprimande. De même, le principe du «temps fait-temps payé» sera appliqué pour la durée de l'arrêt de travail illégal, précise le juge André Michaud dans sa décision.

Le fond du problème en est un de «climat de travail qui serait malsain» à Manic 5 d'après le syndicat, a expliqué en entrevue la porte-parole d'Hydro-Québec, Julie Dubé.

À la base, il y aurait eu des interprétations différentes d'une lettre d'entente entre les parties patronale et syndicale, ce qui «a mené à des cas de harcèlement et de suspension», plus tôt cet hiver, a précisé Mme Dubé.

«Quand on a eu des discussions (avec le syndicat) cette journée-là, la même journée que le débrayage, on a réalisé qu'il y avait certaines informations qu'on avait et d'autres qu'on n'avait pas, des événements qui seraient survenus, pour lesquels la direction n'avait pas été informée, donc elle n'a pas pu intervenir. Une fois qu'on le sait, on intervient», a ajouté Mme Dubé.

Le syndicat a fait savoir qu'il ne souhaitait pas commenter davantage et qu'il s'en remettait à l'entente entre les parties, qui stipulait qu'Hydro-Québec allait agir pour assainir le mauvais climat de travail qui sévissait dans la région.