Quelque 150 victimes de pédophiles se partageront 30 millions, un règlement de recours collectif avec les Clercs de Saint-Viateur et l'Institut Raymond-Dewar ayant été avalisé hier par la Cour supérieure.

«À notre connaissance, au Québec, c'est la plus grosse somme jamais obtenue en vertu d'un tel recours collectif», a commenté l'avocat des victimes, Me Robert Kugler.

Le drame s'est joué entre 1940 et 1982. Trente-huit agresseurs - dont le directeur général de l'Institut des sourds de Montréal d'alors - s'en sont pris à au moins 150 enfants sourds sous leur charge (tous des garçons).  

«D'autres victimes pourraient se rajouter, a indiqué Me Kugler. Le règlement est cependant une somme forfaitaire qui ne sera pas bonifiée. Le règlement permettra aux victimes d'être indemnisées dans le cadre d'un processus de réclamation simplifié et confidentiel».

Il reviendra maintenant à un arbitre de déterminer combien chaque victime recevra, selon la gravité des agressions et la durée des sévices.

Pour Me Pierre Baribeau, qui représentait l'Institut Raymond-Dewar dans cette affaire, ce règlement, bien qu'imparfait, permet à chacun d'éviter un long et douloureux procès.

C'est par un transfert, au début des années 80 que l'Institut Raymond-Dewar a acquis l'Institut des sourds de Montréal. L'Institut Raymond-Dewar relève aujourd'hui du gouvernement.

«La responsabilité est celle des Clercs de Saint-Viateur, mais comme plusieurs des victimes sont encore aujourd'hui des usagers de l'Institut Raymond-Dewar, le conseil d'administration a trouvé que d'un point de vue humanitaire, un règlement s'imposait», a déclaré Me Baribeau.